Les fonctionnaires au régime sec

Publié le 17 Avril 2014

Plan d'économies : "Je n'ai pas un seul moment à perdre", assure Valls

CRÉÉ : 16-04-2014 20:20

GOUVERNEMENT - Manuel Valls s'est exprimé mercredi, à l'issue du conseil des ministres, pour détailler les grandes lignes du plan d'économie de 50 milliards d'euros d'ici à 2017. Metronews fait le point sur ce qu'il faut retenir des annonces du Premier ministre, qui a assuré le service après-vente au JT de France 2.

Manuel Valls, mercredi à l'Elysée durant sa conférence de presse.  Photo : PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

Manuel Valls, mercredi à l'Elysée durant sa conférence de presse. Photo : PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

C'est une prise de parole inattendue dans sa forme : Manuel Valls a enfilé le costume du porte-parole du gouvernement pour s'exprimer mercredi à l'issue du conseil des ministres. Le nouvel hôte de Matignon est ainsi revenu en personne sur la répartition des 50 milliards d'euros d'économies à réaliser d'ici à 2017, pendant du "pacte de responsabilité" actuellement sur les rails.

Dans le détail, l'Etat, les collectivités territoriales et la protection sociale seront respectivement mis à contribution pour 18, 11 et 21 milliards d'euros. Avec à la clé, des répercussions sur le portefeuille des Français qui ne manquent pas d'inquiéter les syndicats et la gauche. Jusqu'au sein du PS, où beaucoup de députés sont même "atterrés", selon le socialiste Christian Paul. Pas sûr que cela suffise à calmer le volontarisme du Premier ministre : invité dans la soirée au JT de France 2, Manuel Valls a assuré qu'il "n'a pas un seul moment à perdre".  "Ce pays a besoin d'une force nouvelle", a-t-il martelé, "conscient" malgré tout de "l'effort demandé aux Français".

Les fonctionnaires restent au régime sec
Au moment-même où Manuel Valls s'exprimait mercredi matin, l'Insee publiait une étude sur l'évolution du revenu des 5 millions de fonctionnaires de l'Hexagone : leur salaire net moyen a baissé de 0,8% en 2012 (2.460 euros par mois), compte tenu de l'inflation. Et ce n'est pas prêt de s'arranger. Manuel Valls a en effet confirmé le gel du point d'indice - bloqué depuis 2010 -, qui sert de base au calcul de leur salaire. Une des "mauvaises nouvelles" pointées par le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, qui ne mâche pas ses mots : selon lui, ce gouvernement est "dur avec les faibles et faible avec les durs".

Les prestations sociales au point mort
Les retraités et les familles vont aussi devoir se serrer la ceinture. Les prestations sociales ne seront en effet pas revalorisées jusqu'en octobre 2015, même si les minima sociaux continueront de leur côté "d'augmenter au rythme de l'inflation". Par ailleurs, la hausse exceptionnelle du RSA et d'autres allocations prévue au titre du plan pauvreté est "décalée d'une année". Des mesures, là aussi, vivement critiquées à gauche. La sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann a ainsi fustigé des annonces "très défavorables aux classes modestes et populaires".

L'Education nationale sanctuarisée 
La diminution du train de vie de l'Etat se poursuivra avec des coupes dans les effectifs des ministères. Les créations de postes dans les domaines de la sécurité et de la justice seront en revanche préservés, de même, surtout, que dans celui de l'Education. Là, la promesse emblématique de 60.000 postes supplémentaires sur le quinquennat est maintenue.

Pas de smic au rabais
Autre motif de réconfort pour la gauche : n'en déplaise à Pierre Gattaz, Manuel Valls refuse "avec force" l'idée d'un salaire transitoire inférieur au Smic, 
lancée mardi par le patron du Medef pour lutter notamment contre le chômage des jeunes. Pas question de "remettre en cause" le salaire minimum (1445 euros bruts aujourd'hui), a martelé le chef du gouvernement, balayant d'un revers de main la polémique naissante.

Un geste pour "les plus modestes" dès juin
Manuel Valls a enfin précisé le calendrier du 
geste fiscal promis récemment aux ménages modestes : celui-ci interviendra "dès le mois de juin 2014". Ces mesures représenteront un effort d'environ "500 millions d'euros" pour l'Etat, a assuré ensuite le ministre Jean-Marie Le Guen. Pas sûr que cela suffise à rassurer les troupes de la majorité.

www.metronews.fr

Rédigé par SDPM

Publié dans #social, #politique

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