Armement : Un délégué d'Alliance-CGC vomit sur les Policiers Municipaux !
Publié le 16 Janvier 2015
«Je pense qu’ils ne sont pas prêts»
Bruno Noël est le secrétaire Nord - Pas-de-Calais - Picardie du syndicat Alliance police nationale, majoritaire depuis décembre.
– Êtes-vous favorable à l’armement des polices municipales ?
« Armer la police municipale, c’est un débat qui remonte à pas mal de temps. Dans la police municipale, il n’y a pas d’équivalence au niveau de formation de la police nationale qui dure un an. Je pense qu’ils ne sont pas prêts. Je n’y suis pas forcément opposé à condition qu’ils bénéficient d’une vraie formation. »
– Et en ce qui concerne les armes type Taser ou Flash-ball ?
« Là, je comprends qu’ils aient ça. Ils sont plus exposés que nous quand ils ne sont pas armés. Pour moi, c’est le minimum qu’ils aient un bâton de défense et un Taser. »
Ce syndicaliste raconte n'importe quoi. Les Policiers Municipaux sont formés par des moniteurs aux maniements des armes, eux-mêmes formés dans les écoles de Police et de Gendarmerie Nationales. Les policiers municipaux, sont nommés stagiaires pour un an, et leur formation comprend une formation théorique et pratique. Ils ont un double agrément (Préfet et Procureur), une expertise psychologique, et une assermentation, autant de conditions draconniennes qui n'existent pas en Police Nationale. De plus, le niveau du recrutement en Police Municipale est au moins égal, au concours de la Police Nationale ou à l'examen d'entrée en Gendarmerie.
Nous rajoutons que ce syndicaliste ferait bien de balayer devant sa porte : les ADS de la Police Nationale (voir), tout comme les Gendarmes adjoints (voir) ne sont assujettis qu'à une formation de quelques semaines et pourtant sont armés.
Les déclarations de ce responsable syndical, sont scandaleuses, et ne se fondent que sur un corporatisme anti-police municipale digne d'un autre temps.
Vendredi 16 janvier 2015
Avec les récents attentats et le meurtre d’une de leurs collègues à Montrouge, les policiers municipaux réclament davantage de protection et demandent la permission de porter des armes à feu. À Roubaix, les policiers ont même fait valoir leur droit de retrait.
Lundi soir, à la gare de Roubaix. Un sac abandonné vient d’être découvert dans le fond d’un bus. La police nationale sécurise le périmètre. Au moment de prendre la relève, les policiers municipaux font valoir leur droit de retrait. Alors que les incidents se multiplient dans la ville, certains d’entre eux revendiquent le port d’une arme à feu au ceinturon. Jusqu’à présent, les 60 agents sont équipés d’une bombe lacrymogène, d’un bâton de défense, d’un gilet pare-balles et d’un casque de protection. Insuffisant, selon eux.
Un agent qui a souhaité garder l’anonymat explique : « Nous sommes de plus en plus sollicités par la police nationale pour la seconder. »
À Lille aussi, des policiers municipaux réclament le droit de porter une arme à feu. Après l’attentat contre la policière municipale de Montrouge, une réunion a eu lieu entre les policiers et leur direction. Résultat de la négociation : les 30 agents de stationnement, les 6 personnes qui gèrent les halles et marchés tout comme les 5conducteurs de véhicules de la fourrière sont équipés de gilets pare-balles depuis lundi. Les 95policiers municipaux déjà équipés de gilets, de bâtons de défense et de bombes lacrymogènes n’auront visiblement pas gain de cause en ce qui concerne les armes à feu. Du côté de la mairie, on se refuse à les doter d’armes létales (qui tuent). La fourniture de Flash-ball est, elle, officiellement à l’étude. Elle sera effective à Calais dès avril 2015.
Dans cette ville cossue de la banlieue lilloise, les 16 policiers municipaux sont armés depuis belle lurette. Depuis 1996 exactement. Pour avoir le droit de porter leur Smith & Wesson 38 spécial, la ville a dû obtenir un arrêté préfectoral de détention d’armes et les policiers, un permis de port d’arme. « On a eu une formation préalable de 15 jours dans une école de police de Seine-Maritime, explique un policier municipal désirant rester anonyme pour des raisons de sécurité, et on a deux séances de tir obligatoires par an. » Le maire UMP, Bernard Gérard, assume : « Il faut que nos policiers soient protégés pour qu’ils puissent nous protéger. »
Notre policier anonyme revient à la charge : « Il n’y a jamais eu de coup de feu tiré et j’espère qu’il n’y en aura jamais. » On apprendra au cours de la conversation que les armes ont tout de même été sorties de leurs étuis à deux reprises face à des forcenés, armés eux aussi. Sans dégâts.
José Blanchard, le chef de service de la police municipale, est un ardent défenseur d’une police municipale dotée d’armes à feu : « C’est essentiel depuis longtemps. Toutes les polices municipales devraient être armées. On est armés et on ne souhaite jamais s’en servir. Mais je suis très heureux de travailler dans une police armée avec toutes les formations adéquates. »