L'Express - SDPM : À Béziers, l'arme considérée comme "le meilleur ami" du policier municipal
Publié le 11 Février 2015
Le maire de la commune, Robert Ménard, soutient la publicité présentant un pistolet comme le "nouvel ami" des policiers biterrois. Son avis est partagé par le principal syndicat de policiers municipaux.
Par Arthur Berdah publié le
La police municipale, qui patrouille désormais 24h/24 et 7j/7, s'est dotée d'armes létales depuis le 1er février dernier à Béziers.
Une affiche "juste à propos". Robert Ménard, maire apparenté Front national de Béziers (Hérault), se félicite d'une "campagne qui se voulait efficace, et semble l'avoir été". Tandis que la police municipale biterroise s'est dotée, le 1er février dernier, d'armes létales, et patrouille désormais 24h/24 et 7j/7, la communication autour de cette réforme a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux.
Les publicités, visant à vanter la mesure, présentent effectivement un Beretta 92 (probablement le modèle F), floqué sur sa crosse du logo de la police municipale et accompagné de la phrase suivante, en lettres capitales: "Désormais la police municipale a un nouvel ami". "Un meilleur ami, même!", renchérit auprès de L'Express le Président du Syndicat de Défense des Policiers Municipaux (SDPM).
"Une affiche percutante pour un message clair et efficace"
"Cette publicité ne me gêne pas du tout, bien au contraire, je l'encourage", ajoute-t-il ainsi, rappelant que le SDPM, premier syndicat national de la profession, est "à l'origine d'une proposition de loi, déjà signée par une vingtaine de députés, allant dans le sens de l'armement de la police municipale." Joint par L'Express, Robert Ménard concède toutefois de son côté une affiche "pas institutionnelle". Mais "appropriée".
"Surtout à l'heure où notre Premier ministre est accueilli par des tirs de kalachnikov lors de ses déplacements", justifie-t-il ainsi. "Nous avons choisi quelque chose de percutant pour que le message soit clair et efficace: Béziers dispose désormais d'une 'vraie' police, armée tout le temps." Avant de détailler l'objectif triple de cette campagne: "rappeler qu'en France c'est la loi qui est la règle, signaler aux délinquants que les règles du jeu vont changer, et montrer aux biterrois que nous sommes à leurs côtés."
Un avis que ne semble pas partager Olivier Dartigolles, porte parole du PCF, selon qui "Robert Ménard flingue la République" avec des affiches jugées "illégales au regard des textes en vigueur qui encadrent strictement la publicité pour les armes à feu." Quand d'autres y voient une "dérive", ou simplement "le bon goût qui caractérise" l'édile.