Communiqué : le SDPM réagit au discours de Robert Ménard à Béziers (34)
Publié le 16 Août 2015
C'est en qualité de Syndicat défenseur de la sécurité publique, des forces de l'ordre et des Policiers Municipaux en particulier, et non du Maire de Béziers M. Robert Ménard, que le SDPM souhaite apporter sa réaction au discours tenu le 10 août 2015, en dehors de toute polémique politique et politicienne.
Ainsi, nous avons pu lire dans la presse locale et nationale, faisant écho aux propos du Préfet de l'Hérault, que le Maire s'en serait pris aux Forces de l'Ordre.
Il s'agit là manifestement d'une intox, dont le 1er Syndicat national représentant également les Policiers Municipaux de Béziers, ne souhaite pas laisser passer.
Le Maire de cette commune, n'a non seulement pas attaqué, à un seul instant, les Forces de l'Ordre et en particulier les Forces de sécurité d'état, mais en plus, il leur a exprimé tout son soutien :
"Et ce n’est la faute ni des gendarmes ni des policiers nationaux. Ils font tout ce qu'ils peuvent, avec les ordres qu’ils reçoivent de leur ministère, dans le cadre des lois qu’on leur impose."
Ce n'est absolument pas les Femmes et les Hommes qui sont derrière l'uniforme que le Maire de Béziers a attaqué, mais une politique d'Etat qui a conduit à des territoires où la sécurité n'existent plus.
Il s'agit d'une vérité révélée par la Cour des Comptes il y a déjà 4 ans. Sur près de 250 000 fonctionnaires d'Etat (police et gendarmerie nationales) seuls 5 000 sont présents à l'instant T sur la voie publique (07/07/2011). Alors que les 20 000 policiers municipaux sont exclusivement voués à occuper l'espace public, formant ainsi la première Force de Police de proximité.
Nous comprenons bien, que la portée du discours du Maire de Béziers semble gêner certains représentants politiques et/ou de l'Etat. Mais il s'agit d'une réalité : sans Police Municipale digne de ce nom, les communes sont désormais mal-menées en matière d'insécurité.
Le SDPM estime qu'il s'agit d'une évolution naturelle où les Forces d'Etat doivent se concentrer sur la lutte contre la grande délinquance, et les Maires assurer leurs responsabilités légales en matière de sécurité et de tranquilité publiques.
Avant Robert Ménard, nombre de Maires, de tous bords politiques, ont développé et armé leur Police Municipale, pour faire face à une insécurité grandissante qui ne pouvait plus être jugulée par la Gendarmerie et la Police Nationales, et sans que cela ne gêne d'ailleurs l'opinion publique.
Le SDPM milite pour la complémentarité entre les Forces de l'Ordre nationales et locales, et réaffirme son total soutien aux policiers municipaux de Béziers et à leur Directeur, saluant leur professionnalisme et leur exemplarité, et ce, malgré les polémiques politiciennes.
Discours de Robert Ménard prononcé le 10 août 2015 à l'occasion de la remise du drapeau de la police municipale à Fabrice Cantele, Directeur de La Police Municipale de Béziers :
Mesdames et messieurs les élus, Mesdames et messieurs, Mon commandant, Hommes et femmes de la police municipale,
Pour la première fois en France, une police municipale va recevoir un drapeau, son drapeau.
Qu'est-ce qu’un drapeau ? D’abord, bien sûr, un symbole. Mais, dans ce cas précis, c’est aussi un signal.
La police municipale de Béziers a connu en un an une véritable révolution. Cette révolution n'est pas achevée, elle ne fait même que commencer.
Et je veux vous le dire, cette révolution n’est pas un jeu, elle n’obéit pas à un caprice, elle ne s’inscrit pas dans un contexte électoral : elle est une exigence.
Dans la France de 2015, les villes doivent se doter d'une police municipale forte, motivée, entraînée, armée.
Lorsque Guillaume le Conquérant débarqua sur les côtes anglaises -c’était en 1066-, il fit face à une armée saxonne nombreuse, très nombreuse. Évidemment, ses hommes s’inquiétèrent. Pour les rassurer, vous savez ce qu’il leur dit. Il leur lança : « Derrière cette armée, toute l’Angleterre est vide ».
Eh bien, il faut le dire : trop souvent en France, derrière les polices municipales, il n’y a que le vide.
Et ce n’est la faute ni des gendarmes ni des policiers nationaux. Ils font tout ce qu'ils peuvent, avec les ordres qu’ils reçoivent de leur ministère, dans le cadre des lois qu’on leur impose.
Aussi, dans le contexte de notre pays - qui n’est plus un pays paisible, qui n’est plus un pays soudé, qui n’est plus un pays communiant dans les mêmes valeurs – dans ce contexte, la police municipale est souvent le premier rempart, le premier secours.
Et au fond, ce drapeau, remis aujourd'hui, symbolise cette situation : l'existence d'une force sans laquelle aucune protection des citoyens ne serait possible.
La police municipale de Béziers est une avant-garde.
Dans le cadre des lois, dans le respect des réglementations, la police municipale de Béziers ne connaît et ne doit tolérer ni zone de non droit, ni quartier interdit. La police municipale va où elle veut, quand elle le veut.
Dire cela, à cette tribune, est chose aisée. L’accomplir sur le terrain est une autre affaire.
Votre mission, Mesdames, Messieurs, mon Commandant, est d’assurer l'ordre public. Mais, trop souvent, entre vous et votre mission, se dresse l'Etat, ceux qui nous dirigent, leur lâcheté, leur impuissance, leur soumission. Au point qu’ils acceptent trop souvent qu’une fausse paix sociale, qui ne profite qu'aux délinquants, s’installe dans certains quartiers.
Ce renoncement est typique des époques de décadence qui, nous le savons, appellent, tôt ou tard, un sursaut, une réaction, un mouvement de salut public.
A Béziers, le renoncement est banni de notre vocabulaire comme de nos pensées.
Dans le respect des lois d’un Etat qui ne se respecte pas toujours lui-même, la police municipale de Béziers accomplira ses missions : veiller, protéger et servir !
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