Armement des polices municipales, état des dernières mesures
Publié le 15 Septembre 2015
2.460 revolvers ont été commandés à ce jour sur les 4.000 que le ministère de l'Intérieur avait prévu, en début d'année, de distribuer aux communes qui en feraient la demande. Avec 406 revolvers sur un effectif de 420 agents, la police de Marseille est la mieux lotie. Ayant doublé ses effectifs depuis 2008, elle a également ravi à Nice le titre de première police municipale de France.
Plus de la moitié des 4.000 revolvers promis en début d'année par le gouvernement aux polices municipales ont été commandés à ce jour, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. La distribution de ces revolvers de type Manurhin 357 magnum fait partie des mesures adoptées le 26 janvier entre le ministère de l'Intérieur, l'Association des maires de France (AMF) et les syndicats de police municipale, suite aux attentats de Paris qui avaient coûté la vie à 17 personnes dont un policer national et une policière municipale de Montrouge. Le gouvernement s'était alors engagé à fournir gracieusement des armes aux communes qui en feraient la demande. La mise en œuvre du dispositif avait nécessité un décret du 29 avril pour permettre aux policiers municipaux d'utiliser des armes de calibre 357, ce que ne prévoyait pas la législation. Cependant, ils ne pourront se servir que de cartouches de calibre 38 spécial (et non de 357, alors que ces armes permettent l'usage des deux calibres).
8.412 gilets pare-balles
Selon les données du ministère, sur les 4.000 revolvers mis à disposition 2.460 ont été commandés par les communes. Marseille est la ville la mieux lotie. Bernard Cazeneuve s'est spécialement rendu dans la Cité phocéenne le 4 septembre pour signer un avenant à la convention de coordination entre la police municipale et la police nationale prévoyant cet armement. Avec 406 revolvers, la police marseillaise sera la plus armée de France. Ses effectifs ont doublé depuis 2008. Forte de 420 agents, elle récemment ravi à Nice le titre de première police municipale de France.
C'est un changement notable dans la stratégie du maire, Jean-Claude Gaudin, qui a été longtemps réfractaire à cet armement. Mais les attentats du début de l'année ont changé la donne. La décision d'armer les agents de la police marseillaise avait été prise par la municipalité au mois d'avril. A partir du début de l'année 2016, l'armement ira en priorité à une nouvelle brigade de nuit composée de 46 agents, avant une généralisation à tous les agents un an plus tard.
La ville vient encore de connaître deux règlements de comptes au cours du week-end. Le ministre de l'Intérieur - qui, il y a peu, se félicitait de la baisse de la criminalité à Marseille, notamment des règlements de compte - a annoncé dans la foulée un plan de lutte contre le trafic d'armes.
L'accord du 26 janvier prévoyait également le cofinancement à hauteur de 50% par l'Etat de quelque 8.000 gilets pare-balles. Un seuil largement dépassé : 8.412 ont été commandés à ce jour par 790 communes, selon la même source, soit 300 de plus que lors du bilan d'étape présenté par le ministre de l'Intérieur.
Une annonce attendue !
Il est curieux de constater que cette annonce a été faîte par une agence de presse spécialisée dans le domaine de la sécurité, quelques jours après que le Syndicat de Séfense des Policiers Municipaux (S.D.P.M.) ait demandé très officiellement au Ministère la communication des chiffres concernant les mesures annoncées.
Le SDPM avait fait pression sur le Ministère via la presse et de nombreux parlementaires, pour qu'il respecte ses engagements de début d'année.
lire aussi :