Fusillade de Roye : quelle piètre image de la représentation professionnelle !
Publié le 1 Septembre 2015
FUSILLADE DE ROYE : Des différends syndicaux autour des policiers municipaux
Ils sont arrivés les premiers sur les lieux de la fusillade, à Roye, le 25 août. Deux policiers municipaux sont aujourd’hui au centre d’un débat houleux entre deux syndicats.
Les policiers municipaux se retrouvent, malgré eux, au cœur de différends entre syndicats. (Illustration)
Deux syndicats s’affrontent au sein de la mairie de Roye. Le sujet de leur désaccord ? Ce qu’il faut accorder ou non aux deux policiers municipaux appelés et arrivés en premiers sur les lieux de la fusillade du mardi 25 août, qui a fait quatre morts et trois blessés.
Le premier syndicat à avoir dégainé est la CFDT. Alexandre Boutté, un de ses représentants à la mairie de Roye, a contacté la presse dès mercredi 26 août pour « parler de ces policiers dont les médias ne parlent pas » et pour demander publiquement aux élus de faire passer la prime de police des deux agents de 19 % à 20 %. Des propos publiés dans leCourrier picard du jeudi 27 août.
« Ils sont écœurés »
Le lendemain, un communiqué de presse du représentant de la CGT au sein de la mairie de Roye est envoyé : « S’intéresser à des questions pécuniaires au plus fort des instants dramatiques vécus […] nous semble totalement indécent, voire déplacé », précise le tract qui ajoute un peu plus loin : « [Les policiers municipaux] se disent écœurés d’une telle intervention, faite sans leur consentement. ». Des propos qu’assume le responsable de la CGT, également en charge de la police municipale de Roye, Christian Rossard : « Les deux policiers municipaux n’ont rien demandé. Ça m’a gêné vis-à-vis du gendarme tué. Nous travaillons souvent avec eux. La CGT ne demande rien. Et le maire est assez grand pour prendre ses décisions ».
La CFDT, elle, assure que l’un des policiers est d’accord avec sa proposition d’augmenter la prime de police. Impossible pour le Courrier picard de poser la question aux deux agents concernés. Le responsable la police municipale ayant invoqué « un droit de réserve », puis le fait qu’« ils veulent laisser les obsèques des victimes se passer ».
Un sujet du prochain conseil municipal ?
En attendant, autour de ces deux policiers municipaux, se cristallise un affrontement entre syndicats. Que ce soit dans les tracts ou dans les mots, chacun se targue d’être majoritaire au sein de la mairie et d’être dans son bon droit.
Reste à connaître la décision des élus sur cette « récompense » aux deux policiers municipaux du 25 août. Jacques Fleury, le maire, avait déjà laissé entendre qu’il était plutôt favorable à une prime exceptionnelle ou à des congés supplémentaires. Mais pas au passage à 20 % de la prime de police. Peut-être que le sujet sera débattu lors du prochain conseil municipal…