Armement dans le Morbihan : le Délégué du SDPM Bretagne communique
Publié le 12 Octobre 2015
Réaction du SDPM à l’article paru le 08/10/2015 dans le TELEGRAMME concernant les services de police municipale et l’armement dans la région de LORIENT.
Le SDPM,
1er syndicat national professionnel, rappelle qu’un policier municipal est aussi bien formé au port d’armes que les gendarmes ou policiers nationaux. Les moniteurs aux maniements des armes de la police municipale sont formés dans des écoles de Police ou Gendarmerie Nationales. L’exercice du maintient de l’ordre n’a rien à voir avec le port d’arme.
L’arme est un moyen de défense face à la délinquance qui frappe la société au quotidien et au premier plan les policiers municipaux dont le métier est d’assurer la sécurité sur l’espace public.
Nous rappelons qu’un policier municipal ne peut faire usage de son arme uniquement dans le cadre de la légitime défense.
Les maires des communes sont responsables légalement du bon ordre, de la tranquillité et de la sécurité publique sur leur commune. Ils ne peuvent vouloir se décharger de cette responsabilité légale. Le SDPM rappelle qu’aucun des policiers qui ont été blessés ou tués en service ne recherchait spécifiquement de situations dangereuses. Ils l'ont été dans le cadre de leurs missions traditionnelles.
Il est incohérent d’indiquer que la population pourrait s’inquiéter de voir des policiers municipaux armés aux abords des écoles. Les administrés ne sont pas effrayés de voir des gendarmes armés. Et partout où la police municipale est armée, elle sert à rassurer la population en garantissant sa sécurité.
Une chose est certaine : si le policier municipal ne peut assurer sa propre sécurité, il ne peut assurer la sécurité de ses concitoyens.
En tous les cas, si un Policier Municipal s’avérait blessé (ou pire) dans l’exercice de ses fonctions, sans avoir pu se défendre convenablement, le SDPM veillerait à ce que les responsabilités légales, politiques et morales soient recherchées.
En effet, le Maires sont non seulement responsables légalement de la sécurité publique sur leur commune, mais également de la sécurité de ses personnels.
Jean-Michel ROUSSEL, Délégué Région Bretagne
Police Municipale. Inzinzac pour une première
Des neuf communes du pays de Lorient dotées d'une police municipale (*), Inzinzac-Lochrist pourrait être la première à équiper son agent d'une arme à feu. Une demande a été faite en ce sens auprès de la préfecture. Attention, sujet sensible. Une demande de port d'arme pour le policier municipal d'Inzinzac-Lochrist ? La question, simple à la base, s'est transformée en véritable parcours du combattant, hier. Malgré nos appels répétés à la préfecture et à la mairie, rien n'a filtré. « Pas de communication sur ce sujet », rétorque par exemple la préfecture, sous couvert d'informations sensibles.
Si elle reconnaît une demande de financement de gilet pare-balles (suite aux attentats de janvier 2015, la circulaire du 23 mars 2015 prévoit que l'État subventionne l'acquisition des gilets pare-balles au taux de 50 %), la maire, Armelle Nicolas, reste, elle, évasive sur le sujet. « Une demande pour une arme, je ne pense pas. Notre policier municipal la réclame, mais je trouve que c'est assez inquiétant et impressionnant de voir un policier municipal avec une arme. Sur le fond, je ne suis pas forcément pour. Il n'y a pas eu de débat, ni de décision formelle ».
Refus de la municipalité précédente
Selon nos informations, deux demandes en bonne et due forme ont pourtant été adressées à la préfecture. L'une pour un gilet, l'autre pour un port d'arme, avec validation de la gendarmerie.
Ce n'est pas la première fois que l'unique policier municipal de cette commune de plus de 6.000 habitants demande à accéder à une arme, arguant notamment d'un métier à risques, exercé seul, et de la proximité de Lanester et d'Hennebont. La majorité précédente avait refusé.
Si la préfecture accède à cette demande, et si la municipalité franchit le pas, sachant qu'une formation préalable sera obligatoire, Inzinzac-Lochrist ferait figure d'exception dans un secteur où la plupart des maires y sont opposés par principe. À l'image du plus proche voisin, Hennebont. « Nous ne sommes pas dans cette logique. Les fonctions de la police municipale ne sont pas du même ordre que celles de la Police nationale », lâche André Hartereau. À Lanester, le maire n'en voit pas la nécessité dès lors qu'ils « ne sont pas amenés à faire des opérations de maintien de l'ordre ».
Les communes concernées presque toutes unanimes
Lorient, qui possède le plus fort contingent de policiers municipaux (10), est sur la même longueur d'ondes. « Nous ne les armerons pas, assure Alain Le Boudouil, adjoint à la sécurité. Leurs missions restent la voirie et la surveillance. Détenir une arme, c'est changer leurs missions. Mais je peux comprendre que certaines communes rurales le fassent, là où le rôle s'apparente plus à celui de garde champêtre ».
À Languidic justement, la maire Patricia Kerjouan avoue ne pas y être complètement opposée. « Mais à l'heure actuelle, je ne vois pas à quoi cela nous servirait. Nous nous sommes interrogés après les attentats, il y a eu une discussion. Notre policier municipal, seul comme à Inzinzac-Lochrist, était demandeur. Mais nous ne sommes confrontés qu'à de la petite délinquance. Et puis nous avons la particularité d'avoir une gendarmerie, avec qui notre policier collabore ».
À Quéven, le policier municipal serait également demandeur.
Mais Marc Boutruche y est opposé. « Sauf s'il y a une formation et des liens plus étroits avec la gendarmerie. Mais c'est une police de proximité qui se retrouve aux abords des écoles, cela peut être vite impressionnant avec une arme ».
Larmor : « Une réflexion engagée »
François Aubertin, à Guidel, va même plus loin. « Les agents ne le souhaitent pas non plus. La détention d'arme exige qu'on sache s'en servir. Je crains qu'il y ait plus de danger à équiper les policiers municipaux d'armes plutôt qu'autre chose. Nous travaillons en lien avec la gendarmerie ».
Seule (légère) exception, la position du maire de Larmor-Plage, Victor Tonnerre, qui reconnaît qu'une réflexion est engagée. « La discussion est très ouverte, même si pour l'instant cela ne se justifie pas. Nous avons des effractions de maisons secondaires, c'est une police de proximité qu'il nous faut ».
(*) Guidel (2 policiers municipaux), Hennebont (2), Inzinzac-Lochrist (1), Lanester (2), Languidic (1), Larmor-Plage (2), Lorient (10), Ploemeur (5), Quéven (1). Toutes disposent d'armes de catégorie D (matraque ou tonfa, aérosols ou lacrymo) et de gilets pare-balles. Les agents de surveillance de la voie publique (ASVP) ne sont pas comptabilisés.