Le SDPM dans La République : Montargis (45) refuse d'armer la police municipale
Publié le 8 Octobre 2015
Le premier adjoint au maire refuse d'armer la police municipale à Montargis
Les policiers montargois ont largement de quoi faire avec la gestion des arrêtés municipaux, la gestiondes animaux errants. Sans pour autant être armés. - Montargis AGENCE
Benoit Digeon, le premier adjoint au maire de Montargis, réaffirme sa volonté de ne pas équiper ses policiers. il explique pourquoi.
Il y a quelque temps, Benoit Digeon, le premier adjoint au maire de Montargis, a réaffirmé sa volonté de ne pas armer les policiers municipaux de la ville : « La priorité, ce sont les incivilités du quotidien… La grande criminalité, c'est le travail des policiers nationaux. La main du maire n'a pas à être armée, c'est la main du lien social. »
« La raison a repris le dessus »
Des propos qui ont fait réagir le Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM) : « Le maire de Montargis est responsable légalement du bon ordre, de la tranquilité et de la sécurité publique sur sa commune. Il ne peut vouloir se décharger de cette responsabilité légale. Aucun des policiers qui ont été blessés ou tués en service effectuait des missions dangereuses. Ils l'ont été dans le cadre de leurs missions traditionnelles. »
Joint au téléphone, lundi après-midi, Benoit Digeon n'a pas changé d'avis : « Même si oui, au moment du meurtre de la policière municipale par les frères Kouachi, nous avons demandé à Patrice Moncada, le chef de la police municipale de réaliser une étude financière et pratique sur le fait d'armer nos policiers. Après l'émotion, la raison a repris le dessus. »
Tout en faisant remarquer que les policiers municipaux de Châlette ou intercommunaux (de l'agglo montargoise) ne sont pas armés, non plus : « Nous faisons partie des 60 % de polices municipales où les agents ont des armes de catégorie D : tonfa, bombe lacrymogène. Un gilet pare-balles et des menottes. Je me souviens d'un candidat pour le poste de chef de notre police municipale. On ne s'est pas mis d'accord car il voulait que la police soit armée. »
Onze policiers sur trente-deux agents
Le premier adjoint fait également remarquer que les trente-deux agents regroupés sous la bannière police municipale ne sont pas tous policiers. Ils ne sont que onze, en fait, à être en tenue et diplômés. Les autres sont affectés au CSU (Centre de surveillance urbaine), au stationnement (six), aux parcs et jardins (cinq) et à la sortie des écoles (quatre).
« Les onze policiers ont largement de quoi faire avec l'application des arrêtés municipaux, les animaux errants. Sans oublier la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux », note Benoit Digeon qui se déclare inquiet si les policiers étaient armés. Le tout dans le cadre complexe du code de procédure pénale.
Alexis Marie