L'écho des Vosges : le SDPM et les policiers municipaux dégainent leurs propositions
Publié le 25 Février 2016
L'écho des Vosges du 17 février 2016
« Pour beaucoup, les agents de police municipale sont en catégorie C. On peut difficilement soutenir qu'ils n'ont aucune responsabilité et ne seraient que des agents d'exécution dépourvus d'autorité propre. Les policiers municipaux sont souvent encadrés par des agents, eux-mêmes de catégorie C, tels que les chef de police ou les brigadiers-chefs principaux.
En conséquence, nous proposons le basculement de la catégorie C à la catégorie B. Nous proposons dans cette logique la création de 2 corps de « police territoriale ».
L'un de catégorie B comprenant le corps opérationnel et d'encadrement de la police territoriale, l'autre de catégorie A comprenant le corps de direction des grands services de police territoriale. »
C'est ainsi que s'ouvre la « session » des propositions du Syndicat de Défense des Policiers Municipaux – SDPM en abrégé dans le texte.
Depuis quelques temps, on s'interroge quant à la place véritablement donnée à la Police Municipale, tout naturellement à ses agents. « On constate toutefois que nous sommes mieux perçus auprès de la population. Nous retrouvons à ses yeux notre rôle de proximité avant tout. Notre présence rassure. Nous sommes là pour assurer la sécurité de chacun avant tout. » Gustave Debuc, délégué départemental du SDPM, et agent à Saint-Dié-des-Vosges, le souligne avec plaisir. D'autant que dans la ville centre de la Déodatie, l'homme insiste sur la réelle considération de la Police Municipale par la Ville, également sur les moyens qui lui sont donnés. Pour autant, au niveau national, tout n'est pas rose pour la profession.
Création d'une police territoriale
En marge des catégories, le syndicat reste force de propositions, et entend bien les afficher. Et Gustave Debuc de poursuivre : « Nous proposons le caractère obligatoire de l'indemnité spéciale de fonction uniformisée au taux de 25% pour les grades de gardien, brigadier, et brigadier chef et 30% pour le grade de chef de service.
Cette indemnité devra être intégrée dans le calcul de la retraite. Ce n'est pas le cas pour nous aujourd'hui. Et pour la retraite justement, nous proposons que la pénibilité du métier soit reconnue et que les policiers municipaux puissent bénéficier d'un dispositif de départ à la retraite anticipé ou d'un système de reconversion.
Le départ anticipé le serait par application de la bonification d'une annuité tous les 5 ans de service dans la limite de 5 annuités. A cela s'ajoute notre demande de revalorisation générale des grilles indiciaires.
Dans un monde qui bouge... ça change aussi pour les forces de l'ordre ; notamment avec la création de la police territoriale, proposée également par le SDPM. « La police municipale doit être refondue. D'une part, en raison d'une réforme totale de l'image de marque de la profession. D'autre part, pour inciter à la création de véritables polices intercommunales, liées à une administration territoriale plus que municipale », insiste le délégué départemental, d'ailleurs l'un des deux que compte le département. A Golbey, Alain Demangeon, complète le "duo".
« La Commune nous donne tous les moyens nécessaires... »
Inéluctablement, la police municipale ne peut être cantonnée aux seules missions de stationnement ou d'urbanisme. Bien au contraire, l'actualité récente a démontré que la police municipale est « le premier rempart de notre sécurité ».
Elle est souvent la première sur les lieux d'un accident ou d'un méfait. Aussi exposée, sinon plus, la nouvelle police territoriale devra être armée : arme à feu et gilet pare-balles, obligatoires ; bâton de défense, tonfa, « taser » en sus. « Cet armement, nous en demandons la généralisation », insiste Gustave Debuc. Sans surprise, le sujet est on ne peut plus à l'ordre du jour à Saint-Dié-des-Vosges. La réflexion fut rapidement dégainée, déposée auprès de la Commune... on connait la suite.
« Le maire a fait le nécessaire, les procédures administratives sont en cours. Toute mission est aujourd'hui potentiellement dangereuse. La Commune a l'obligation de veiller à la santé et à la sécurité de ses personnels, elle l'a parfaitement fait en prenant cette décision. C'est aussi pour nous le moyen de garantir une sécurité optimale à la population.
Nous avons l'habitude de nous entraîner aux gestes techniques de première intervention, notamment avec utilisation du bâton de défense à poignée latérale.
Nous le faisons trois fois par mois environ. Prochainement donc, nous suivrons une formation du CNFPT pour l'utilisation de nos armes. A charge ensuite à chaque agent de répondre aux obligations de cette formation. Il s'agira d'une arme réglementaire de catégorie B. Le suivi sera régulier avec, notamment, l'obligation de tirer 50 cartouches minimum par an en centre agréé. »
Moyens supplémentaires donc, en terme d'équipements... mais aussi moyens humains étoffés puisqu'au huit policiers municipaux actuel, cinq recrutements sont en cours... Pour plus de proximité et de sécurité...
Sujets multiples donc que le syndicat abordera d'ici quelques mois à l'occasion de son congrès national qui devrait réunir plus d'un demi-millier d'agents.
Tony JACQUOT