La Voix du Nord : Manifestation de PEGIDA à Calais : passe d’armes entre un syndicat de policiers municipaux (SDPM) et la Ville

Publié le 8 Février 2016

La Voix du Nord

Le Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM) a indiqué ce lundi avoir déposé plainte auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer après avoir appris que des policiers municipaux de Calais étaient présents, samedi, sur les lieux de la manifestation interdite du mouvement islamophobe PEGIDA (Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident). Le maintien de l’ordre n’est pas prévu dans leurs missions, rappelle le syndicat, qui a également saisi le Défenseur des droits Jacques Toubon.

Selon le Syndicat de défense des policiers municipaux, des policiers municipaux de Calais ont encadré la manifestation interdite de samedi, alors que ce n’est pas prévu dans leurs fonctions.PHOTO JEAN-PIERRE BRUNET

Selon le Syndicat de défense des policiers municipaux, des policiers municipaux de Calais ont encadré la manifestation interdite de samedi, alors que ce n’est pas prévu dans leurs fonctions.PHOTO JEAN-PIERRE BRUNET

Cédric Michel, président du SDPM, indique avoir déposé plainte samedi auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer, et saisi dans le même temps le Défenseur des droits Jacques Toubon. « J’ai été saisi par des délégués du syndicat et nous avons des preuves de la présence de policiers municipaux lors de manifestation interdite de samedi, notamment des vidéos qui tournent sur Internet », explique-t-il.

La Voix du Nord : Manifestation de PEGIDA à Calais : passe d’armes entre un syndicat de policiers municipaux (SDPM) et la Ville

Le syndicat rappelle que les policiers municipaux « sont formés pour la surveillance du bon ordre, comme sur les marchés par exemple, mais pas pour faire du maintien de l’ordre lors d’un conflit social ou d’une manifestation susceptible de dégénérer ». Une circulaire du ministère de l’Intérieur datant du 20 juillet 2011 signale en effet qu’il est interdit de confier des missions de maintien de l’ordre à la police municipale : « Celles-ci relèvent des seules forces de sécurité de l’État », précise ce courrier. « En cas d’accident, ils ne sont pas couverts, et ils sont en insécurité physique, ajoute Cédric Michel. Je ne sais pas qui leur a donné l’ordre d’être présents : la mairie ? les autorités préfectorales ? L’enquête le déterminera. En tout cas je dis stop : nous ne pouvons pas accepter cela. »

Contacté ce lundi, l’adjoint à la sécurité Philippe Mignonet ne « comprend pas » la démarche du SDPM : « Cinq agents, dont le chef de la police municipale, étaient présents samedi à l’arrière des cordons de CRS. Mais ils n’étaient pas là pour faire du maintien de l’ordre : je leur avais demandé d’être présents dans l’attente d’éventuelles instructions du commissaire central, pour faire des levées de doute notamment : par exemple, aller vérifier qu’il n’y avait pas dans telle rue des antifas prêts à en découdre avec les manifestants. » Philippe Mignonet ajoute que, « comme sur toute zone un peu plus à risque », les policiers municipaux portent leur équipement de protection, à savoir un casque, un gilet par balles, un tonfa et une bombe lacrymogène. L’élu s’interroge sur les motivations du SDPM : « Pourquoi nous attaquer justement à cette manifestation-là, alors qu’ils n’ont jamais réagi lors des manifestations de l’ultra-gauche ? J’ose espérer que, derrière tout ça, il n’y a pas un intérêt partisan... »

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Pour rappel, la manifestation du mouvement PEGIDA à Calais samedi avait fait l’objet d’uneinterdiction préfectorale . Près de 200 personnes se sont tout de même rassemblées en début d’après-midi. Les forces de l’ordre ont dispersé la manifestation, et une vingtaine d’interpellations ont eu lieu. Cinq personnes sont présentées en comparution immédiate ce lundi après-midi au tribunal de Boulogne-sur-Mer.

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