Argenteuil (95) : des armes pour tenter de fidéliser les policiers municipaux, le SDPM dans le Parisien
Publié le 21 Octobre 2016
Argenteuil : des armes pour tenter de fidéliser les policiers municipaux
Argenteuil, archives. L’armement pourrait peser dans la balance du recrutement des policiers municipaux au nombre de 21 actuellement, dont sept sont en cours de recrutement.
Les policiers municipaux sont toujours aussi peu nombreux à Argenteuil, avec 14 agents pour 107 000 habitants, mais ils seront bientôt armés de revolvers. La préfecture a donné son feu vert. La ville répond ainsi à une demande forte des agents qui font part, depuis plusieurs années, d’un sentiment d’insécurité, même depuis l’arrivée fin 2014 des flash-balls (arme tirant des balles en caoutchouc). Un nouvel argument, aussi, pour tenter d’attirer des candidats.
« C’est effectivement un argument de recrutement, confirme Alain Dal, délégué du Syndicat de défense des policiers municipaux. C’est une bonne nouvelle, car cette ville n’est pas forcément une station balnéaire. La moindre des choses, c’est d’assurer la sécurité des agents et de la population. »
Depuis plusieurs années, le nombre de policiers municipaux à Argenteuil n’a cessé de chuter. Soit 43 en août 2014, une trentaine en septembre 2015, et seulement quatorze actuellement. Une désertification qui s’expliquerait notamment par une rémunération peu attractive (1 500€ de salaire de base sans les primes) et une mauvaise ambiance en interne. « Il y a un problème de gestion du service, et très peu de moyens avec des équipements en très mauvais état, comme des gilets pare-balles troués… », précise Yamine Sahila, secrétaire général de la section FSU des territoriaux de la ville. Il regrette qu’aucun débat n’ait été organisé sur la question de l’armement.
Actuellement, sept nouveaux agents sont en cours de recrutement, ce qui porterait le nombre à 21. Un nouveau responsable vient d’arriver, alors que la directrice de la sécurité publique est sur le point de partir. Pour le port de ces armes, fournies par le ministère de l’Intérieur, les policiers devront suivre une formation poussée, d’un coût de 1 400€ par agent. Les policiers passeront également des évaluations médicales et psychiques. « Nombre d’agents de la police municipale d’Argenteuil possèdent déjà une grande expérience du port d’arme, acquise durant leur parcours professionnel », assure-t-on au cabinet du maire Georges Mothron (LR).
« L’armement est une pratique qui se fait de plus en plus. Et le contexte actuel nous a poussé à franchir le pas. C’est aussi pour protéger la police elle-même », poursuit l’entourage du maire. Les agents seront aussi équipés de caméras portatives pour « responsabiliser les policiers » et « justifier des situations qui prêtent à confusion ». Quatre ont déjà été achetées, pour un coût total de 2 700€.
Pour l’opposition, qui avait voté l’armement (non létal) en juin 2013, cette décision nécessite une stabilité des agents formés. « En rassurant les policiers, cela facilitera leur recrutement », concède Philippe Doucet, député et conseiller municipal (PS). Mais il déplore la disparition de la brigade canine et de la brigade de soirée (difficile à assurer avec si peu d’agents).
Actuellement, dans le Val-d’Oise, seuls quelques agents de Franconville portent un revolver. Avec Argenteuil, quinze communes* ont été autorisées à armer leur police. Mais les agents doivent encore être formés.
* Domont, Eaubonne, Ermont, Le Plessis-Bouchard, Saint-Leu-la-Forêt, Enghien-les-Bains, Franconville, Herblay, Magny-en-Vexin, Persan, Saint-Brice-sous-Forêt, Beaumont-sur-Oise, Cormeilles-en-Parisis, Taverny.
Nota Bene :
"Yamine Sahila, secrétaire général de la section FSU des territoriaux de la ville regrette qu’aucun débat n’ait été organisé sur la question de l’armement.