Denain (59) - La Voix du Nord : La police municipale sera bientôt armée

Publié le 14 Novembre 2016

Par Jérémy Lemaire | Publié le 14/11/2016

Par Jérémy Lemaire | Publié le 14/11/2016

Cela devrait être l’un des points évoqués lors de la visite du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, vendredi, à Denain : les policiers municipaux denaisiens vont être équipés d’armes à feu.

Denain (59) - La Voix du Nord : La police municipale sera bientôt armée

«On est confronté aux mêmes problèmes que la police nationale»

Avec les attentats notamment, la question de l’armement des policiers municipaux est revenue sur le devant de la scène. Pour le Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM), la question ne se pose même pas. « Est-ce que la vie d’un policier municipal vaut moins chère que celle d’un policier national ? lance Alain Dal, délégué communication au SDPM. On est confronté aux mêmes problèmes avec un quotidien de plus en plus violent. C’est le minimum d’offrir un moyen de riposte pour se protéger et pour protéger les gens. » Et le syndicaliste de rappeler que l’usage de l’arme à feu est « encore plus restreint » pour un agent municipal que pour un policier national. « On est juste limité à la légitime défense, une riposte qui doit être instantanée sur un individu qui menace. Par exemple, quelqu’un qui a une arme à la main, mais qui ne la pointe pas, on n’est pas en légitime défense. »

Comme l’indique la ville de Denain, seuls les agents ayant reçu une formation, « habilités » reçoivent une arme. Alain Dal nous affirme qu’elles sont identiques à celles des policiers et gendarmes. « Ça n’est pas une formation au rabais. » Chaque agent a l’obligation d’effectuer au moins deux séances de tir annuelles.

Les armes denaisiennes sont des revolvers de type manurhin MR 73, soit l’ancien modèle des policiers nationaux. Fin septembre, le SDPM a affirmé que le ministère de l’Intérieur envisageait d’autoriser les policiers municipaux à utiliser des pistolets semi-automatiques 9 mm, à la cadence de tir et au rechargement plus rapides. Mais le décret d’application en ce sens n’a pour l’heure pas encore été publié.

On l’a appris ce lundi alors que la ville de Denain prépare la venue de Bernard Cazeneuve ce vendredi. Jeudi, la commune reçoit une dotation «  d’armes déclassées », des revolvers de la police nationale. Une dotation qui devra être avalisée par le prochain conseil municipal à majorité socialiste. Les Denaisiens ne devraient pas voir de policiers municipaux armés dans les rues avant la mi-décembre. Dans un premier temps, seuls quatre fonctionnaires seront armés car étant titulaires d’une « habilitation  » et de la formation adéquate, mais à terme, nous assure le cabinet du maire de Denain, l’ensemble des policiers sera équipé, soit dix personnes (quinze en 2017).

On ne peut pas confier des missions de ce type aux policiers municipaux sans leur permettre de se défendre.

L’an dernier déjà, le conseil municipal avait entériné l’achat de gilets pare-balles. Les agents denaisiens disposent aussi d’une bombe lacrymogène et d’une matraque. Insuffisant, nous explique la ville. «  Ces armes servent à se protéger. On a étendu les horaires avec des patrouilles la nuit. On a aussi pris un arrêté anti-rassemblement(dans le centre-ville, jusqu’au 31 décembre, NDLR). On ne peut pas confier des missions de ce type aux policiers municipaux sans leur permettre de se défendre. Ils peuvent être confrontés à une situation où la personne en face d’eux est armée.  »

Contexte tendu

Cette nouvelle annonce est à replacer dans le contexte denaisien actuel. Mi-octobre, la maire de Denain Anne-Lise Dufour a lancé un retentissant appel à l’aide devant les médias, réclamant un plan Marshall pour sa ville. Elle a notamment dépeint un climat d’insécurité grandissant dans cette commune de plus de 20 000 habitants. La visite du ministre de l’Intérieur vendredi après-midi s’inscrit dans ce cadre. Outre l’armement, on nous promet d’autres annonces sur le terrain sécuritaire.

lavoixdunord.fr

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