Fillon veut renforcer la Police Municipale
Publié le 23 Novembre 2016
A cinq jours du second tour de la primaire, le candidat s'est rendu à l'endroit où, le 8 octobre, des policiers avaient été attaqués.
Il y a deux semaines, Alain Juppé (LR). Hier, François Fillon (LR). Le carrefour du Fournil, situé à l'entrée du quartier de la Grande-Borne à Viry-Châtillon, est devenu un lieu incontournable de la campagne de la primaire de la droite et du centre. Le site a marqué les esprits. L e 8 octobre dernier, une vingtaine de personnes cagoulées agressaient deux équipages de police en charge de la protection d'une caméra de vidéosurveillance régulièrement vandalisée.
Avant cette étape symbolique, François Fillon a fait une escale à la mairie de Viry. « Il est où Fifi ? » demande un adolescent en voyant approcher une horde de journalistes entourant le candidat. « Ce n'est pas Emmanuel Macron ? » hésite un de ses camarades. Après avoir rapidement salué un ou deux passants présents sur le marché, c'est au pas de course que François Fillon a visité les locaux de la police municipale. Avant de rejoindre le carrefour du Fournil.
Un hommage aux agents « lâchement agressés par des voyous »
Tout comme son adversaire Alain Juppé, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy est venu « rendre hommage aux policiers et en particulier à ceux qui ont été lâchement agressés par des voyous ». Avant de prendre, lui aussi, des nouvelles des deux policiers gravement brûlés. « Il y a une forte mobilisation de solidarité, nous n'avons pas le droit de les laisser tomber, souligne l'un des policiers. C'est un traumatisme. Il y avait déjà eu des agressions mais jamais aussi brutales. »
Pour François Fillon, cet acte « n'est pas qualifiable ». S'il est désigné candidat de la droite -- il est arrivé nettement en tête lors du premier tour de la primaire dimanche -- et s'il est élu ensuite président, l'actuel député de la deuxième circonscription de Paris annonce que « 12 Mds€ seront débloqués sur cinq ans pour donner aux policiers, aux gendarmes, à la justice tous les moyens dont ils ont besoin ».
Autre engagement : développer les aides pour les policiers municipaux, notamment dans les quartiers difficiles. « La question des effectifs n'est pas centrale. Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas renforcer les forces de l'ordre ici et en mettre un peu moins ailleurs. »
Le maire (UDI), Jean-Marie Vilain, a surtout profité de cette venue pour revenir sur des combats locaux. « Ces visites sont forcément positives pour nous. Rien n'a été signé mais certaines décisions, comme le périmètre de l'Opération d'intérêt national de la Grande-Borne dans lequel nous avons été englobés sans notre accord, pourraient être remis en cause », espère l'élu.
Réaction du Syndicat de la police municipale
Pour le Syndicat de Défense des Policiers Municipaux : « Le Syndicat ne peut que soutenir François Fillon concernant son programme de sécurité, eu égard à Alain Juppé dont la Police Municipale de Bordeaux n'est même pas armée. En visite à Viry-Chatillon, Fillon a soutenu les forces de l'ordre... Là aussi, la Police Municipale n'est curieusement pas armée. Nous souhaitons que le maire de cette ville, comme Alain Juppé prennent la mesure de leurs responsabilités et du climat d'insécurité dans lequel nous vivons. Les dogmes laissent place à la réalité ».