Le délégué du SDPM apprend aux citoyens à se défendre

Publié le 9 Novembre 2016

Le Policier apprend les citoyens à se défendre.

À 44 ans, Laurent Bernard, brigadier-chef de la police municipale, est aussi instructeur de krav-maga hors de ses heures de service. Son club est en pleine expansion.

Le délégué du SDPM apprend aux citoyens à se défendre

« Si j'ai basculé de la police nationale vers la police municipale, c'est pour retrouver la proximité avec les gens. » Voilà comment Laurent Bernard, brigadier-chef à la police municipale de Lacanau, explique pourquoi il a quitté sa vie en banlieue parisienne.

Ce Canaulais de 44 ans a passé cinq années à Ivry-sur-Seine (94). Après avoir obtenu le concours de gardien de la paix à un peu plus de trente ans, il passe une année à la police secours, puis les quatre suivantes à la Brigade anticriminalité (BAC) du soir. Pour lui, cela a été « une expérience à la fois enrichissante mais aussi marquante. C'est du Pagnol. J'étais le jeune provincial qui débarque à Paris et qui est plongé dans l'huile. Immédiatement on est confronté à la misère sociale, à ce qu'il y a de plus noir en l'homme ». Le travail à la BAC était certes plus violent mais aussi plus intéressant car « il n'était pas parasité par les astreintes qu'on impose aux policiers comme les gardes à l'hôpital ou au tribunal ».

Plongé dans un monde violent

À partir de là, pour Laurent, « c'est un peu comme un rêve d'enfant. J'avais intégré un groupe d'intervention. Mais on est vite rattrapé par la réalité ». La réalité, c'est la violence du terrain, le manque de moyen et la pression de la hiérarchie. Les mêmes plaintes que portent actuellement dans la rue les policiers qui manifestent. « Ca ne m'étonne pas, ces problèmes existaient déjà il y a cinq-dix ans », justifie-t-il calmement.

À Ivry, il voyait ses collègues plonger dans la dépression et les problèmes conjugaux. Il lui fallait trouver une alternative ou quitter la police, il l'a trouvé en intégrant la police municipale de Lacanau. « J'avais demandé un rapprochement de conjoint qui tardait à arriver et il y a eu cette passerelle », se souvient-il.

De retour en terres canaulaises, il fait partie de ceux qui ont porté le dossier pour l'armement de la police municipale. « Je ne conçois pas qu'une personne en uniforme ne soit pas armée, se défend-il. On croit souvent que la police municipale est moins bien formée que la police nationale mais c'est tout le contraire. On a plus de séances d'entraînements et les mêmes moniteurs ».

L'arme, il la voit comme « un moyen de dissuasion et non d'action ». Surtout qu'au fil de l'année les policiers municipaux sont exposés à la même violence de terrain que la police nationale ou la gendarmerie : « A Lacanau, l'été, on a la même délinquance que celle des grandes villes, car c'est une station balnéaire populaire. Donc on a des affaires de vols, de trafics de drogue et d'agressions. Le reste de l'année, on est exposés à la violence locale, aux trafics, aux cambriolages et au phénomène de banlieue bordelaise ».

Art martial d'autodéfense

Pour se couper de ce milieu violent, Laurent a le surf, le miel et le krav-maga pour exutoires. Depuis qu'il s'est réinstallé à Lacanau, il a transformé l'association de Viet Vo Dao en club de krav-maga. Il s'appelle Les tigres de l'océan. Le krav-maga est un art martial d'autodéfense très célèbre dans les milieux policiers et de l'armée. « C'est un sport de combat qui n'a pas de règles. C'est comme dans la rue. Et je peux témoigner de son efficacité parce que je m'en suis déjà servi lors d'interventions », poursuit-il. Depuis cette année, son club est en pleine expansion. Les inscriptions ont augmenté de près de 30 %. Pour lui, l'explication est simple : « les gens ont de plus en plus un sentiment d'insécurité. Ils font du krav-maga en prévention ou en guérison ».

Heureux d'être au service du citoyen, il ne se voit pas forcément finir sa carrière professionnelle dans la police. « Je suis apiculteur quand je tombe l'uniforme. Après la police, j'aimerais vivre dans un monde rempli de nature, de calme et d'abeilles. »

UNE JOURNÉE D’INITIATION

Le samedi 10 décembre, le club Les tigres de l’océan organise une journée d’initiation au krav-maga pour un jeune public (5-11 ans). Le thème est « anti-kidnap ». Le stage se déroulera de 14 à 16 heures au dojo de Lacanau.

« Ce stage se fera sous la forme de jeux. Les enfants vont apprendre à se protéger, à alerter, et par des techniques réflexives, à crier et se dégager », explique Laurent Bernard, un des trois moniteurs du club. « Le but n’est pas de les effrayer mais de les former à des situations tragiques qui peuvent arriver », poursuit-il.

www.sudouest.fr

Rédigé par SDPM

Publié dans #communiqués SDPM, #police municipale

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