La Nouvelle République : réaction du SDPM au retour de la Police de Proximité
Publié le 20 Octobre 2017
La police de proximité revient dans les quartiers
La police de proximité version Macron s'appellera la « police de sécurité du quotidien ». © (Photo archives NR)
La police de proximité, supprimée par Nicolas Sarkozy en 2003, fera son grand retour dans les quartiers difficiles “ avant la fin de l’année ”.
Elle ne s'appellera plus police de proximité mais police de sécurité du quotidien. Ces contingents, créés en 1998 sous le gouvernement de Lionel Jospin puis enterrés en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, seront donc de nouveau mis en service « avant la fin de l'année », a fait savoir l'actuel locataire de la place Beauvau, Gérard Collomb.
Le nom de cette police change mais sa mission reste la même : tisser des liens avec les habitants pour prévenir les incivilités, obtenir des renseignements ou encore repérer des basculements radicaux. Le ministre n'a pas précisé le nombre de policiers affectés à la sécurité du quotidien ni le budget qui leur sera alloué. Inspirée du modèle québécois, la mission de police de sécurité du quotidien, confiée à la police nationale, est présentée comme un facteur d'apaisement entre jeunes et police dans les quartiers difficiles.
La création de cette police, chère à la gauche mais conspuée par la droite, hérisse d'ores et déjà le poil d'un certain nombre de personnalités de droite. Pour Georges Fenech, chargé des questions de justice au sein du parti Les Républicains, c'est un « contresens ».« La police de la sécurité du quotidien […] relève davantage d'une mission de travailleur social de rues, a-t-il estimé, avant d'ajouter : C'est une dispersion des forces de police ».
Les syndicats de police inquiets
Dans un communiqué, le Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM) ne mâche pas ses mots, qualifiant de « connerie sans nom »la prochaine création de la nouvelle police de proximité.
Stanislas Gaudon, représentant du syndicat Alliance police nationale se dit, lui, « très inquiet : il existe déjà des brigades spécialisées de terrain qui travaillent dans les quartiers et qui participent au relationnel et à la répression ». Pour l'heure, quarante et une de ces brigades existent effectivement en France… pour 1.500 zones de sécurité prioritaires recensées par le ministère de l'Intérieur.