Argenteuil (95) : la police municipale prête à s’armer de revolvers
Publié le 15 Novembre 2017
Sept agents patrouilleront dès la fin de semaine avec des revolvers. Le service, dont l’effectif a doublé en un an, sera également doté de caméras piétons pour filmer les interventions.
Après Franconville ou Saint-Brice-sous-Forêt, c’est au tour de la plus grande ville du département d’armer sa police municipale. D’ici à la fin de la semaine, sept des trente agents d’Argenteuil pourront patrouiller dans les quelque 200 km de voiries, revolver à la ceinture, mais aussi caméras piétons en boutonnière. La convention de coordination entre la police municipale (PM) et les forces de sécurité de l’Etat, préalable à l’autorisation du port d’armes des agents de la ville, a été signée ce mardi par le maire (LR) Georges Mothron et le préfet Jean-Yves Latournerie.
Cet armement de la PM n’est certainement pas étranger à ses effectifs grandissants, qui ont doublé en un an. « Les agents vont vers les villes les plus offrantes et depuis deux ans, ils vont vers les villes armées », confirme Brahim Benlarbi, chef de la police municipale d’Argenteuil, convaincu du potentiel de fidélisation de la ville. Mais pour le maire (LR) Georges Mothron, qui avait lancé la PM en 2002, ces effectifs sont « encore trop faibles pour une ville de plus de 100 000 habitants ». L’objectif est d’atteindre 50 agents. Car la charge de travail à se répartir non seulement entre la PM et la Police nationale, mais aussi avec les ASVP (agents de surveillance de la voie publique), au nombre de 18, ne manque pas. L’édile souligne d’ailleurs que 100 000 PV de stationnement ont été dressés par ses agents depuis le début de l’année. « Alors qu’ils rentrent en grosse partie dans les caisses de l’Etat », remarque-t-il.
En contrepartie de cette coopération, le ministère de l’Intérieur a fourni gracieusement les armes à la ville. D’anciens revolvers 38 sp utilisés par la police nationale il y a une dizaine d’années vont ainsi passer entre les mains des agents municipaux déjà formés. Les 23 autres devront encore passer une double évaluation médicale, valider une enquête de moralité menée par la préfecture et suivre la formation du centre national de la fonction publique territoriale. « C’est un long cheminement mais nécessaire, ça nous donne des garanties », remarque Brahim Benlarbi. Le choix du port des caméras - piétons (la ville en a déjà acheté cinq), surnommées les « caméras anti-bavure », n’est pas anodin non plus. « On a estimé que c’était nécessaire à partir du moment où nos agents sont armés, explique le chef de la police municipale. D’après la PN, cela réduit les situations conflictuelles. Ils pourront les enclencher en cas d’interventions difficiles en précisant bien qu’ils commencent à filmer ».
source : leparisien.fr