Epone(78) - Police Municipale Intercommunale : le SDPM dans le Parisien
Publié le 18 Janvier 2018
Epône : cette police municipale qui pourrait servir d’exemple
||16 janvier 2018
Commune à trois villes différentes, la police municipale basée à Epône dispose, en plus, d’un équipement proche de la police nationale.
Et si la police municipale de demain se cachait dans une petite commune des Yvelines ? En quelques semaines, Epône, ville de 6 400 habitants voisine de Mantes-la-Jolie, a réussi à transformer sa police municipale en une force d’intervention innovante dont le modèle pourrait s’exporter ailleurs en France.
Ses agents municipaux sont désormais équipés de pistolets, de kits salivaires pour le dépistage du cannabis et, depuis peu, de caméras portables.
Mais il y a encore plus original : le maire a récemment fusionné sa police avec celle de Mézières-sur-Seine, commune limitrophe de 3 400 habitants, et depuis quelques jours, avec Nézel, un village situé à quelques kilomètres. Si bien qu’aujourd’hui la « PM » intercommunale passe d’une frontière à l’autre et couvre un territoire de 25 km², à la fois urbain et rural, tous les jours de la semaine et bientôt en soirée.
Un service qui n’aurait pas été possible sans cette fusion, unique en Ile-de-France.
« Il existe moins d’une quinzaine de coopérations bilatérales ou trilatérales de ce genre en France. Or, c’est typiquement ce qui doit se faire, analyse Cédric Michel, président du Syndicat de défense de la police municipale (SDPM). Nous soutenons grandement la mutualisation. Mais il ne faut pas l’étendre trop au risque de perdre justement son efficacité. »
La police nationale ravie
Explication mathématique : jusqu’à présent, Epône ne comptait que trois agents. Mézières prévoyait d’en recruter deux. Sans ce mariage, ces deux polices auraient patrouillé chacune de leur côté avec des horaires restreints, faute de personnel. Et que dire de Nézel, grand village de 1 000 habitants qui n’aurait sans doute jamais pu s’offrir une police si elle n’avait pas rejoint le dispositif…
À terme, cette force intercommunale comptera six personnes. « L’idéal serait d’arriver à huit sur le long terme », estime Grégory Bion, son chef, qui attend l’arrivée d’un véhicule 3008 flambant neuf quand la police nationale en vient à… louer des voitures pour ses services.
Cette montée en puissance est plutôt bien vue chez les homologues nationaux, accaparés par les tâches administratives, les enquêtes fastidieuses et les interventions dans des quartiers sensibles. « Leur présence nous arrange vraiment, explique Sandrine Carlin, commissaire divisionnaire à Mantes-la-Jolie. Nous continuons à aller à Epône, bien sûr, mais plus pour des patrouilles sans but. En plus ils travaillent bien donc on se complète parfaitement. »
Le Parisien