Nice(06) : policier sans armes dans les écoles : le SDPM démonte massivement le projet dans la presse !
Publié le 18 Avril 2018
Alors que la mairie de Nice souhaitait faire le Buzz, en plébiscitant sa décision de mettre un policier municipal sans armes dans les écoles de Nice, le SDPM a contré son initiative en y répondant massivement, dans tous les articles de presse.
Ce sont quelques 45 articles dans la presse régionale et nationale qui ont relayé la position du SDPM.
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Voici pour vous 2 articles de presse sélectionnés par le SDPM :
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"Il ne faut pas rajouter de la peur à la peur" : quand Estrosi fait entrer la police à l'école
Un policier municipal sera posté dès ce lundi dans trois écoles primaires de Nice. Une mesure ultra-sécuritaire qui peine à convaincre.
Nice, ce (curieux) laboratoire de sécurité. La ville la plus vidéo-surveillée de France redouble d'efforts pour tenter d'apaiser les inquiétudes de ses habitants, encore marqués par l'attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais.
Dernière mesure en date : l'arrivée ce lundi d'un policier municipal dans trois écoles primaires de la cité azuréenne. Une expérimentation inédite en France et portée par le maire (LR) de la ville, Christian Estrosi, qui y voit un nouveau moyen de sécuriser les établissements scolaires.
"Aujourd'hui, en tête de liste des cibles de Daech, il y a les enfants et les écoles", affirme l'élu. "Ne pas admettre le principe de sanctuariser une école serait aller à l'encontre du bon sens."
Cinq mois à peine après l'attentat de Nice, le maire ultra-sécuritaire annonçait tambour battant que "chaque école publique de la ville aurait un policier dédié en uniforme, armé, qui gérerait toutes les problématiques de l'école pendant tout le temps scolaire". Dans la foulée, 130 agents ont été formés pour intégrer ces groupes scolaires. Un recrutement ambitieux pour, au final... trois postes déployés en école, pour l'instant.
"Ils ne sont pas là pour jouer au shérif"
Autre revirement, les agents postés dans ces établissements ne seront finalement pas armés. Un rétropédalage ?
"Le ministre de l'Education nationale qui rend la décision finale n'a pas souhaité que l'expérimentation s'effectue avec armes", précise-t-on à la mairie.
Chaque policier dispose dès ce lundi d'un bureau et sera chargé chaque matin d'effectuer des rondes et des contrôles aux entrées et sorties de l'école. S'ajoutent à cela d'autres missions mêlant surveillance et prévention : mise en place d'exercices de sécurité, surveillance via des caméras installées dans l'établissement et à l'extérieur, intervention en classe sur le harcèlement à l'école, les dangers d'internet ou encore l'égalité homme-femme... Tout un programme.
"Les agents ne sont donc pas là pour jouer au shérif", souligne encore la mairie. "Leur rôle n'est pas d'intervenir lorsqu'il y a un problème entre un élève et un enseignant."
Si l'expérimentation se révèle concluante, elle s'étendra à d'autres établissements de la ville se portant volontaires. Le tout, avec l'accord du ministère de l'Education nationale.
Sur les 154 écoles que compte Nice, "une vingtaine d'entre elles" se sont montrées intéressées pour accueillir un policier dans leur établissement. Parmi elles, trois ont donc été retenues : "une en centre-ville, une dans les quartiers ouest et une autre sur les collines", souligne la mairie qui insiste sur leurs "typologies bien différentes". Pour des raisons de sécurité, le nom de ces établissements ne sera pas communiqué.
Une "mesure purement idéologique"
A peine mise en place, l'initiative peine à convaincre tous les acteurs. Les principaux intéressés d'abord : le SDPM, premier syndicat de police municipale, dénonce "une mesure inutile, coûteuse et dangereuse". Contacté par "l'Obs", son président, Cédric Michel, parle d'un "simple coup de com de la mairie".
"Que voulez-vous qu'un policier municipal, sans arme, puisse faire tout seul face à un terroriste armé ?"
Pire, l'expérimentation risque d'être dangereuse pour l'agent en question, ce dernier étant "la première cible du terrorisme". Pour "sanctuariser l'école", le syndicat aurait préféré "que des policiers armés patrouillent autour des établissements scolaires".
Même inquiétude du côté des parents d'élèves. La Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) des Alpes-Maritimes fustige dans un communiqué, une "mesure purement idéologique et absurdement coûteuse". Elle pointe, elle aussi, un possible effet pervers, imaginant que "la présence d'un policier fasse de l'école une cible à privilégier".
Un climat anxiogène pour les enfants ?
Arme ou non, la vue quotidienne d'un agent en uniforme dans les couloirs de l'école risque d'accroître un sentiment d'inquiétude chez les enfants, avancent d'autres parents d'élèves.
"Cela pourrait nourrir une certaine psychose chez les plus jeunes", s'inquiète ainsi Patrick Daudé, président départemental de l'Association de parents d'élèves de l'enseignement public des Alpes-Maritimes
"Il ne faut pas rajouter de la peur à la peur", souligne-t-il, tout en précisant que, pour l'heure, l'association n'était "ni pour, ni contre".
"Nous verrons dans les faits comment les enfants le vivent."
Enfin, la mesure peine aussi à convaincre du côté des enseignants. Plusieurs syndicats du primaire (CGT Educ'action, Se-Unsa...) ont déjà exprimé leurs réticences. Parmi eux, Gilles Jean, secrétaire départemental du syndicat Snuipp Alpes-Maritimes, parle d'un simple "effet d'annonce".
"Quel intérêt y a-t-il à avoir un policier toute la journée les yeux rivés devant un écran de surveillance ?", s'interroge-t-il au téléphone, joint par "l'Obs".
Et de conclure, amer :
"La ville de Nice a beaucoup souffert, il est temps de retrouver un peu de sérénité."
Pas sûr que cette initiative y contribue.
M.C. - L'obs 16/04/2018.
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À Nice, des policiers municipaux dans des écoles
Dans le cadre d’une expérimentation menée depuis lundi 16 avril, des policiers municipaux non armés sont présents en permanence dans plusieurs écoles de la ville, afin d’en renforcer la sécurité. Une mesure qui est loin de faire l’unanimité.
En décembre 2016, moins de six mois après l’attentat de la Promenade des Anglais qui avait causé la mort de 86 personnes, Christian Estrosi promettait que « chaque école publique de Nice aur (ait) son policier municipal, en uniforme, armé ». Depuis, le maire LR a revu ses plans à la baisse. Le dispositif expérimental entré en vigueur lundi 16 avril prévoit la présence d’un policier municipal en tenue, mais non armé, dans trois écoles primaires.
Chaque policier assurera une surveillance permanente en consultant notamment depuis un local spécifique les images captées aux abords de l’établissement par des caméras vidéo installées de longue date. Il disposera du bouton d’alarme dont ont déjà été équipés tous les chefs d’établissement et sera aussi en lien direct avec les patrouilles de la police municipale qui, elles, sont armées et pourront intervenir en quelques minutes.
L’agent sera présent aux portes de l’école au moment des entrées et sorties. De même, il prendra part aux exercices de sécurité. « Il s’agit de parer à une éventuelle attaque terroriste mais aussi de lutter contre tout risque d’incendie, toute tentative d’intrusion ou de troubles devant l’établissement », précise la municipalité, qui parle de « sécurité du quotidien ».
Une initiative critiquée
L’initiative, en tout cas, suscite déjà de vives critiques. « Une école, c’est une communauté éducative au sein de laquelle les policiers n’ont pas leur place », réagit Stéphane Crochet, le secrétaire général du syndicat enseignant SE-Unsa. Des parents d’élèves FCPE réclament, eux, « l’abandon de cette mesure purement idéologique ».
L’accueil est également glacial du côté du Syndicat de défense des policiers municipaux. Son président Cédric Michel dénonce « une mesure inutile, dangereuse et coûteuse ». « Que peut faire un collègue sans arme face à un terroriste armé ? Il sera forcément sa première victime. Et si la mesure devait être généralisée à l’ensemble des écoles de Nice, la facture grimperait à 10 millions d’euros par an », a-t-il calculé, alors que la mairie annonce déjà le recrutement de 130 policiers municipaux supplémentaires.
Le ministère temporise
Après avoir donné son aval à cette expérimentation « eu égard à la sensibilité particulière de la municipalité de Nice après les attentats et à condition notamment que les policiers ne soient pas armés », le ministère de l’éducation temporise. « Nous attendons l’évaluation du dispositif qui aura lieu en juin », indique-t-on.
« Si cette expérimentation est satisfaisante, elle s’appliquera à la rentrée prochaine », anticipe en tout cas Christian Estrosi, en précisant que seules les écoles publiques et privées volontaires – une vingtaine, à ce jour, sur plus de 150 – seront concernées. « Ce n’est pas le menu imposé, c’est à la carte », a-t-il glissé.
Denis Peiron - LaCroix - 26/04/2018