🔴 Quand le Secrétaire Général de l'AMF vomit sur les Policiers Municipaux, le SDPM lui répond !

Publié le 17 Septembre 2018

🔴 Quand le Secrétaire Général de l'AMF vomit sur les Policiers Municipaux, le SDPM lui répond !

Philippe LAURENT, Secrétaire Général de l’Association des Maires de France vomit sur les agents de police municipale

 

 

Dans une interview publiée le 16 septembre dernier, dans «  l’Obs » Philippe LAURENT présenté comme le Secrétaire Général de l’Association des Maires de France (AMF) a livré sa réaction au rapport Fauvergue-Thourot, qui propose notamment l’armement de principe des agents de police municipale. Dans cette interview, il est opposé à notre Président Cédric MICHEL.

 

Philippe LAURENT ne s’est pas contenté de livrer un point de politique ou idéologique sur l’armement des policiers municipaux. Il s’est livré à une violente diatribe à leur égard.

 

Ces attaques outrancières, très souvent fondées sur des erreurs factuelles, sont inacceptables et contribuent à diffuser encore des vieux clichés depuis longtemps révolus, sur les policiers municipaux.

 

 Ainsi, remet-il en question :

 

- la qualité et le travail des agents de police municipale, la qualité de leur formation, le choix des maires qui arment les agents de police municipale, le choix des missions qui leurs sont confiées etc…

 

Il relègue les policiers municipaux à des fonctions subalternes, qui ne correspondent ni à leur réalité quotidienne, ni à la réalité de l’insécurité actuelle, ni à la réalité sur les responsabilités légales des maires.

 

Le Président du SDPM, Cédric MICHEL, estime que les maires sont des capitaines. A l’heure où l’insécurité, la délinquance et le terrorisme sont sur le point de faire basculer dangereusement notre société, les maires n’ont pas le droit de faire preuve de lâcheté en quittant le navire. Plus que jamais, toutes les composantes de l’Etat, dont les maires sont les représentants dans la commune, doivent faire front commun.

 

La virulence de la diatribe du secrétaire général de l’AMF, conjuguée aux nombreuses erreurs factuelles, doit nous interroger sur la pertinence et la cohérence de ses positions.

 

Elle est d’autant plus inacceptable qu’elle piétine non seulement la mémoire de ceux qui sont restés sur le pavé, mais porte une atteinte morale à ceux qui tous les jours se sacrifient, frappés de plein fouet par l’insécurité sans contrepartie aucune.

 

Le Bureau National du SDPM

 

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Faut-il armer les policiers municipaux ?

Un rapport préconise de rendre obligatoire le port d'armes pour les policiers municipaux. (Eric Cabanis/AFP)

Un rapport préconise de rendre obligatoire le port d'armes pour les policiers municipaux. (Eric Cabanis/AFP)

DISSENSUS. Le représentant des maires Philippe Laurent et celui des policiers municipaux Cédric Michel discutent cette proposition phare d'un rapport rendu au Premier ministre.

Par Victor Ladreyt - Publié le 16 septembre 2018 à 16h01

Faut-il rendre obligatoire le port d'armes pour les policiers municipaux ? C'est ce que préconise le rapport sur le continuum de sécurité, remis le mardi 11 septembre par les deux députés LREM Jean-Michel Fauvergue (ancien patron du Raid) et Alice Thourot (avocate) au Premier ministre Edouard Philippe.

Dans ce rapport, les parlementaires proposent 78 mesures pour améliorer la coordination entre les forces de l'ordre, la police municipale et les agents de sécurité privée. Ils souhaitent notamment rendre obligatoire l'équipement des policiers municipaux en armes à feu, "sauf décision motivée du maire", et les doter du même type d'armes, avec les mêmes conditions d'utilisation, que les forces de sécurité de l'Etat. Une idée qui divise les élus locaux.

Pour réagir à cette proposition, "l'Obs" a interrogé Philippe Laurent, maire de Sceaux (UDI) et secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF), et Cédric Michel, président national du syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). Interviews croisées.

Philippe Laurent : "Il ne faut pas croire que l'armement des policiers municipaux renforce la sécurité"

Philippe Laurent est maire de Sceaux (Hauts-de-Seine) et secrétaire général de l'Association des maires de France.

Que pensez-vous de ce rapport préconisant le port d'armes obligatoire pour les policiers municipaux ?

Il ne faut pas s'emballer. C'est juste un rapport. Pour l'instant, aucune loi ne prévoit le port d'armes obligatoire pour les policiers municipaux. La situation actuelle nous convient. Le port d'armes peut être demandé par le maire et nécessite d'être approuvé par le préfet. Ce rapport propose un armement systématique, sauf si le maire s'y oppose et justifie son refus. Je trouve cela très démagogique. L'armement systématique des policiers municipaux n'est pas opportun, car leur formation n'y est pas adaptée. Il faudrait, à mon sens, augmenter les effectifs de police nationale plutôt que d'armer les municipaux pour réaliser des économies.

Plus de 84% des policiers municipaux sont déjà armés. Si cette mesure était adoptée, cela changerait-il quelque chose ?

Nous ne souhaitons pas que les armes de poing se généralisent. Actuellement, 44% des policiers municipaux sont déjà équipés d'armes à feu. Si les maires considèrent que c'est utile, libre à eux. Nous redoutons surtout que se développe un discours qui mette à l'index les maires refusant d'armer leurs policiers municipaux. La police municipale se doit de régler les incivilités, d'assurer la tranquillité urbaine, de surveiller la sortie des écoles ou encore d'assister les personnes âgées. Lorsque les policiers sont armés, généralement, je pense qu'une autre relation s'installe entre ces derniers et la population locale.

En tant que secrétaire général de l'Association des maires de France, quel est selon vous le sentiment de la majorité des élus face à cette question ?

Certains souhaitent armer leurs policiers municipaux, soit, mais aucun ne veut que cela soit obligatoire.

Les propositions contenues dans ce rapport traduisent-elles, au fond, la volonté de l'Etat de se désengager d'une partie de ses missions régaliennes ?

Evidemment. Nous sommes convaincus que l'Etat tente ainsi de faire financer de nouveaux policiers par les collectivités locales. En effet, les policiers municipaux sont de plus en plus souvent réquisitionnés pour des missions par la police nationale dont les effectifs diminuent fortement dans certains territoires. S'il y a plus de policiers municipaux armés, cela veut dire qu'il n'y aura pas de création de postes et voire même des diminutions dans la Police nationale. De plus, ces policiers sont formés différemment. Ce n'est pas le même métier. D'ailleurs, je pense que les différents syndicats de la Police nationale ne sont pas d'accord avec cette mesure, car les policiers municipaux vont peu à peu empiéter sur leurs domaines d'action, sans avoir le savoir-faire, l'expérience et la qualité d'encadrement des policiers nationaux. Il ne faut pas croire que l'armement des policiers municipaux renforce la sécurité. Autant alors réformer la police dans son ensemble.

Alors, comment prévenir les agressions croissantes des policiers municipaux ?

Avec leur uniforme bleu et leur logo presque similaire, beaucoup de policiers municipaux veulent ressembler, à tort, à la Police nationale. Si leurs uniformes se différenciaient de ceux de la Police nationale, ils diminueraient le risque d'être pris pour cible. Ils doivent se redifférencier, au contraire de ce qui est fait ces dernières années.

Cédric Michel : "Tous les jours, les policiers municipaux interpellent des gens armés dangereux"

Cédric Michel est président du SDPM, le syndicat de défense des policiers municipaux.

Faut-il rendre obligatoire le port d'armes pour les policiers municipaux ?

Nous sommes totalement favorables à cette mesure. Nous la proposons depuis longtemps car cette problématique d'insécurité des policiers municipaux n'est pas nouvelle.

Pourquoi n'êtes-vous pas satisfait de la législation actuellement en vigueur ? Cette législation donne l'autorité au maire, avec l'accord du préfet, d'armer les policiers municipaux de sa commune.

Ce n'est pas suffisant, car tous les policiers municipaux sont exposés à la délinquance et à la menace terroriste. Puisque l'Etat réquisitionne les policiers municipaux pour la surveillance et la sécurisation de nombreux sites à risque, nous exigeons le port d'armes obligatoire pour chaque policier municipal.

L'armement des policiers municipaux serait-il une mesure suffisante pour régler le problème d'insécurité auquel ils doivent faire face ?

Il est certain que cela ne suffirait pas pour assurer la sécurité des policiers municipaux, mais ce serait un pas important. De nombreuses autres mesures doivent être étudiées, comme l'accroissement des compétences des policiers municipaux ou encore l'accès au fichier des personnes recherchées. Néanmoins, je pense que l'opposition à cette mesure va être forte. La question ne sera vraisemblablement pas tranchée avant les prochaines élections municipales en 2020 car les politiques ne vont pas oser s'engager dans cette période électorale. Le débat ne fait que commencer.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que les policiers municipaux ne sont pas assez formés pour être armés ?

C'est un mensonge total. Il faut passer un concours pour devenir policier municipal comme pour les effectifs de Police nationale. Mes collègues sont également soumis à de nombreux tests psychologiques. De plus, actuellement, l'armement de chaque policier municipal requiert l'agrément du procureur et du préfet. Nous sommes vraiment bien formés, car outre la formation initiale reçue lorsque nous entrons dans les forces de police, nous suivons une formation continue régulière et très exigeante. Nous sommes donc formés et contrôlés tout au long de l'année.

Ne pensez-vous pas que la police municipale sortirait de son domaine d'action (règlement des incivilités, dialogue avec les administrés) en étant armée ?

La police municipale est une police de proximité, et elle doit rester proche des gens. Mais elle n'est pas destinée à jouer le rôle d'assistante sociale. Notre rôle est de régler les problèmes des administrés. Les policiers municipaux sont "primo intervenants", c'est-à-dire qu'ils sont les premiers à intervenir sur tous les types d'événements, que ce soit une rixe entre jeunes, un vol à main armée... Ils assurent aussi la sécurité des lieux de culte, souvent la cible d'attentats. Il ne faut donc pas oublier que tous les jours, les policiers municipaux interpellent des gens armés dangereux, comme le rapporte la presse régionale et locale.

Faudrait-il que la police municipale se différencie davantage de la Police nationale, en adoptant un uniforme et un logo bien spécifiques, comme cela est proposé par Philippe Laurent, afin d'être moins pris pour cible ?

Monsieur Laurent a toujours milité contre la police municipale et je le regrette. Cette idée est fausse, car nous avons déjà des tenues, un logo et des voitures différentes. C'est un faux débat. Il importe peu aux délinquants et criminels de savoir qui se trouve en face d'eux lorsqu'ils commettent des actes graves. L'équipe de Redoine Faïd ne s'est pas souciée de savoir qu'Aurélie Fouquet était policière municipale, ni Amedy Coulibaly avec Clarissa Jean-Philippe, toutes deux assassinées. Les personnes qui tiennent ce genre de propos sont de grands naïfs.

N'avez-vous pas le sentiment d'être utilisé par l'Etat comme des policiers de substitution ?

Non, ce n'est pas la réalité. Près de 50% des maires de France ont déjà décidé d'armer leurs policiers municipaux. Je ne comprends pas pourquoi nous serions des policiers de substitution, puisqu'il appartient aussi aux maires d'assurer la sécurité de leurs administrés. En effet, la loi stipule clairement que les maires, en association avec l'Etat, sont responsables de la sécurité de leurs communes.

Il faut que les maires prennent leurs responsabilités car tout le monde doit, à son niveau, faire face aux menaces qui pèsent sur notre pays. Je trouve cela lâche de renvoyer la responsabilité de la sécurité des Français à l'Etat seulement. L'Etat augmente aussi ses effectifs de police. Les collectivités locales et l'Etat doivent travailler main dans la main car il ne nous est plus possible de fermer les yeux.

source : www.nouvelobs.com

COMMUNIQUE SDPM REPONSE INTW L'OBS

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