Castaner, Ministre de l'Intérieur : point de vue du Président du SDPM

Il y a 15 jours, Gérard COLLOMB claquait la porte du Ministère de l’Intérieur. S’il n’aura pas été transcendant durant sa mission - il n’aura été à ce poste qu’une année et demi, contraint notamment de construire la fameuse PSQ sans bien savoir ce qu’il fallait mettre dedans – Collomb aura tout de même livré, lors de la passation de pouvoirs, un constat édifiant venant de la bouche d’un ministre, mais lucide sur la sécurité, ou plutôt l’insécurité en France.

Oui, la République n’existe plus dans certains quartiers et ils sont nombreux. Oui, il faut se donner les moyens d’une réelle politique de sécurité. Faut-il entendre par là, que jusqu’à lors, le tenant de la place Beauvau n’avait pas réellement les moyens associés aux discours ?

15 jours de péripéties et de suspens après, nous connaissons les noms de ses successeurs, s’inscrivant dans le cadre d’un remaniement plus large que le seul Ministère de l’Intérieur.

Finalement, c’est le duo Collomb-Gourault qui était appelé selon la presse, « papi et mamie confiture » [source] dans les couloirs du ministère, qui ont dû quitter les lieux, laissant la place à un nouveau tandem associant politique et professionnel, Castaner et Laurent Nunez.

Tout d’abord, nous pouvons noter avec surprise et craintes que le Ministère de l’Intérieur n’est plus un Ministère d’Etat, et que dans l’ordre protocolaire il est relégué de la seconde à la 11ème place, alors que la sécurité est un sujet, sinon LE sujet majeur actuel.

Devrait-on penser que cela en dit long sur la considération que pourrait porter le Président et son Premier Ministre sur la Sécurité et les Forces qui composent ce Ministère ?

Notez bien que dans l’ordre protocolaire, c’est désormais l’Ecologie qui prend la place du N°2, après celle du Premier Ministre.

Nous avons lu dans la presse spécialisée que Castaner serait un spécialiste de la sécurité locale. Faut-il s’étouffer de rire ?

J’ai eu beau lire sa biographie, nombre d’articles de presse, à quel moment Castaner a-t-il travaillé sur ces sujets ?

J’ai écouté et bien écouté, la passation de pouvoirs. Là encore, j’ai failli m’étouffer : j’ai entendu que Castaner se serait interrogé lorsque Edouard Philippe lui avait proposé le poste !??!

Alors que la presse nous a révélé, que Castaner avait fait son caprice d’adolescent mal dégrossi, pour obtenir la fameuse chaise : soit il devenait Ministre de l’Intérieur, soit il démissionnait avec perte et fracas, alors que le pouvoir macroniste était déjà affaibli non seulement par l’affaire Benalla, par plusieurs fâcheuses démissions, mais aussi face à la difficulté de trouver des remplaçants à certains postes. Ce qui pourrait confiner au chantage moral. [source]

C’est donc en lisant les articles de presse, que je suis tombé de ma petite chaise à moi.

A la tête du Ministère de l’Intérieur, du Ministère de la Sécurité, autrement dit du Ministère de la Police, nous avons désormais un ministre qui fut proche dans sa jeunesse du milieu marseillais. Tellement proche qu’il était intime d’un caïd - son protecteur qu'il considérait comme son grand frère - et qui fréquentait assidûment un appartement au dessus d'un bar de Manosque, repère de la pègre, pour y jouer au poker. [source] [source]

Et ces amis là, n’étaient pas des enfants de cœur. Le protecteur et intime de Castaner dénommé « Oraison » dit « le grand blond » fut abattu de plusieurs balles dans le buffet en 2008.

Dans le genre, nous apprenons que de sa jeunesse, le Ministre conserve toujours sur lui une proéminente chaîne en or, digne des kékés [source] de la nuit marseillaise. 

montage humoristique

A la tête du Ministère de l’Intérieur, on peut dire que cela jure un peu. C’est le moins que l’on puisse dire.

Mais comment s’en étonner, après l’épisode des photos aux Antilles d'il y a quelques jours ?

Admettons que ce n’était que des erreurs de jeunesse, aujourd’hui révolues, qui n’auraient pas impacté la personnalité de notre désormais Ministre de l’Intérieur.

Dès lors, nous ne pouvons rester -au mieux- que dans l’expectative. Sera-t-il à la hauteur ?

A ses côtés, nous aurons, semble-t-il heureusement, celui qui apparaît comme un professionnel : Laurent NUNEZ.

S’il n’a jamais été policier à proprement parlé, il a déjà travaillé au Ministère de l’Intérieur et dans le milieu policier : directeur du cabinet du Préfet de Police (PP en 2012), Préfet de Police de Marseille en 2015, grade de Directeur des services actifs de la Police Nationale, Directeur de la DGSI (2017).

Le Président du SDPM