La Police municipale type d'une ville moyenne

Publié le 4 Octobre 2018

La Police municipale type d'une ville moyenne

Dans son enquête, l'association "Villes de France" dresse le portrait-robot d’une police municipale « type » dans une ville moyenne :

- 3 véhicules légers, deux sérigraphiés et un banalisé pour les ASVP,
- 1 fourgon (pas systématique),
- 2 motos (de 125 à 900 cm cube),
-3 scooters,
- au minimum 4 VTT,
- vélos à assistance électrique, voitures électriques de type Zoé, segways et gyropodes, peuvent compléter ce parc dans les villes à forte affluence saisonnière ou touristique.

Auxquels on peut rajouter : 

- armement à feu (58%), gilets pare-balle

Un portrait-robot de services de police municipale de villes moyennes a été dressé par l'association Villes de France, qui regroupe les villes moyennes de 15000 à 100 000 habitants. 

Ce portrait robot fait le bilan des services de Police Municipale de l'année 2017.

Le 4ème panorama de Villes de France illustre une tendance toujours à la hausse concernant les équipements et souligne également la doctrine d’emploi que les maires de ces communes entendent leur assigner. Il faut noter la faible représentativité de l'enquête, qui n'a recueilli que 50 réponses.

Les principaux enseignements : 

Des moyens à la hausse de manière continue, l’armement se banalise

Pour répondre à une sollicitation unanimement qualifiée de croissante, les villes moyennes ont continué à renforcer leurs services : acquisition de gilets pare-balles (pour un coût unitaire se situant entre 500 et 800 euros), dotation en armes non létales comme les pistolets à impulsion électrique et les lanceurs de balle de type Flashballs. « Le nombre de villes disposant de ces moyens a en effet doublé en proportion » par rapport à la précédente enquête. Autres équipements en vogue : les outils de géolocalisation, les caméras piétons (une ville sur deux) et toujours, les deux roues.

Alors que le rapport Fauvergue-Thourot préconise un armement obligatoire, l’enquête révèle que les villes moyennes interrogées sont désormais majoritaires à être équipées d’une arme à feu (58%, soit 29 villes sur 51). Si le matériel privilégié reste les revolvers chambrés en calibre 38 spécial ou les armes de poing chambrées pour le calibre 7,65mm, 10 des 29 villes équipées ont déjà fait le choix d’un armement « plus véloce, c’est à dire sont équipées d’armes à feu avec un calibre identique à celui utilisé par les forces de l’ordre (armes semi automatiques 9mm parabellum de type Sig Sauer ou Beretta).

« Ce mouvement traduit une acculturation progressive de l’armement, qu’il soit létal ou non, mais aussi une montée en gamme de celui-ci », à mettre en relation avec le contexte de menace terroriste, soulignent les auteurs de l’étude, selon lesquels « la légitime défense des agents et la protection de la population sont deux arguments qui ont pesé dans la décision des maires ».

A noter : 90% des villes interrogées disposent désormais d’un système de vidéoprotection comptant en moyenne 58 caméras. Des chiffres à la hausse.

Un budget moyen « PM » de 880 000 euros

En 2017, le budget total annuel (charges de personnel incluses) d’une police municipale s’élève en moyenne à 880 000 euros. Selon l’enquête, « il va de 100 000 euros et peut atteindre deux à trois millions d’euros dans les villes aux services les plus étoffés (plus de 50 agents) ».

Le budget de fonctionnement se situe à environ 92 000 euros en moyenne, hors charges de personnel. « Celui-ci varie de quelques milliers d’euros à plusieurs centaines selon les villes et est consacré à l’achat de tenues, de gilets pare-balles, de fournitures, de carburants… », soulignent les auteurs de l’enquête.

Quant à la vidéoprotection, la moyenne annuelle des investissements est de 175 000 euros parmi les villes ayant répondu, et représente environ deux-tiers des dépenses d’équipement consacrées à la sécurité et à la prévention de la délinquance.

L’attachement des maires aux missions de proximité

Alors que les policiers municipaux sont de plus en plus sollicités dans des missions de sécurisation, les maires de villes moyennes expriment leur attachement à une doctrine d’emploi « soft » des polices municipales. « Pratiquement à l’unanimité, dans 90% des réponses, celles-ci estiment que le rôle d’une police municipale est d’être à la fois une police de proximité qui va au contact de la population, et un relais d’information du maire ».

Très clairement, les élus sont en majorité (55%) d’accord pour que les polices municipales soient un complément de la police nationale et de la gendarmerie pour le « petit judiciaire », mais ils restent fortement opposés (à 80%) à ce que les polices municipales deviennent une force de substitution, « une réserve d’ajustement ».

Dans ce contexte, la présidente de Villes de France et maire de Beauvais, Caroline Cayeux, appelle à l’organisation des « états généraux de la sécurité afin que l’Etat clarifie sa vision et sa doctrine d’emploi de l’ensemble des acteurs de la sécurité ».

Cet appel devrait rejoindre la volonté exprimée ces derniers jours par le ministre de l’Intérieur de lancer une concertation avec les associations d’élus sur la base du rapport Fauvergue-Thourot sur le continuum de sécurité en vue d’aboutir à un plan d’actions en 2019.

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