📰 [Presse] Paris-Normandie : Le Syndicat de défense des policiers municipaux veut une réponse suite au policier gravement blessé à Vernon(27)
Publié le 11 Janvier 2019
Le Syndicat de défense des policiers municipaux veut une réponse suite à une blessure à Vernon
Des déclarations d’intention aux actes. Vendredi 4 janvier, le Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM) a adressé au maire (LR) de Vernon, François Ouzilleau, un courrier pour obtenir non pas de simples éclaircissements, mais des documents administratifs précis sur les circonstances des événements dont a été victime un policier municipal de la Ville, jeudi 13 décembre, en marge des débordements survenus à proximité du lycée Georges-Dumézil - lire nos éditions du 14 décembre.
Ce matin-là, un agent expérimenté âgé d’une cinquantaine d’années, qui assurait une mission de déviation de la circulation automobile en amont de l’établissement scolaire, a été grièvement blessé à la tête par un jet de projectile attribué aux fauteurs de troubles. Ces derniers venaient d’être dispersés par la police nationale à grand renfort de gaz lacrymogènes et de tirs de balles type Flash-Ball.
La Ville réagira en temps voulu
Hospitalisé jusqu’au 18 décembre au CHU de Rouen pour une plaie importante, qui a nécessité la pose de 10 points de suture, et une fissure du crâne, le policier municipal s’est vu prescrire un arrêt de travail d’une durée de trois mois.
Dès le 16 décembre, dans un communiqué de presse, Cédric Michel, le président national du SDPM, avait annoncé qu’il entendait faire toute la lumière sur cet « incident ». Le représentant syndical s’interrogeait « sur les moyens de protection fournis [par le maire, Ndlr] aux policiers [municipaux] avant de les exposer à ce genre d’événement », mais aussi sur les contours de leur rôle exact ce jour-là. « Les policiers municipaux ne peuvent absolument pas assurer des missions de sécurisation des manifestations ou de rassemblements. »
Cédric Michel envisageait, le cas échéant, « de déposer une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui ». La municipalité avait aussitôt réagi, par la voix du cabinet du maire. « Ils ne faisaient pas de maintien de l’ordre, mais ils aidaient les Vernonnais à ne pas se rendre sur les lieux de l’opération en déviant la route qui mène vers le lycée. Ils avaient donc bien une prérogative inhérente à la police municipale. » Et d’ajouter, indignée : « C’est absolument infâme d’utiliser ce drame pour faire de la récupération syndicale ou politique. »
Quelle est exactement la teneur du courrier adressé à François Ouzilleau par le SDPM ? « Nous attendons qu’il nous communique le rapport d’accident et la saisine du CHSCT [Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, Ndlr] puisque nous sommes dans le cadre d’un accident du travail, détaille Cédric Michel. Une enquête administrative a normalement dû être également ouverte. Elle est en tout cas obligatoire. Le contenu de ces documents doit retracer les faits avec une sincérité absolue. »
La Ville de Vernon a « un mois, à compter de la réception du recommandé, pour nous répondre », assure le représentant syndical. Le cabinet du maire a confirmé à Paris Normandie que ce courrier était parvenu jusqu’à l’hôtel de ville. « Ne l’ayant reçu qu’aujourd’hui [hier jeudi] », la municipalité ne fera aucun commentaire avant d’avoir étudié précisément son contenu.
Cédric Michel, lui, voit plus loin. « Si la Ville refuse de nous communiquer les pièces demandées, nous saisirons la Commission d’accès aux documents administratifs [Cada], prévient le président du SDPM. Maintenant, on peut aussi envisager que le maire nous réponde et reconnaisse simplement sa responsabilité, dont il ne peut pas s’affranchir. Qu’il le veuille ou non, il a exposé ses agents à une situation d’insécurité, qu’il n’a pas anticipée, pour laquelle ils n’étaient pas suffisamment équipés et mal protégés. Si le PM avait eu un casque, il n’aurait pas été blessé. »
Le policier municipal de Vernon grièvement blessé au crâne est sorti de l'hôpital
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