Foutage de gueule : un amendement prétendument en faveur des policiers municipaux - réaction du SDPM
Publié le 22 Mai 2019
Les députés ont adopté un amendement déposé in extremis par le Gouvernement, Lors de l’examen du projet de loi de transformation de la fonction publique "visant à mieux reconnaître l’engagement des policiers municipaux en leur offrant des garanties statutaires renforcées en cas de blessure graves ou de décès en service."
L'article L.412-55 du Code des communes prévoyait jusqu'à lors un avancement de grade ou une promotion au cadre d’emploi supérieur des policiers municipaux en cas de décès en service uniquement. Si cette évolution isolée aboutit, cela pourrait intervenir également en cas de blessures graves. Un simple alignement des conditions appliquées aux policiers nationaux, qui n’a pas suscité d’opposition au sein de l’Assemblée, vendredi 17 mai.
Le Syndicat de Défense des Policiers Municipaux, syndicat professionnel largement majoritaire, réagit à cette mesure qui est une insulte jetée au visage des agents de police municipale.
Si l'unanimité entre les partis semble s'être dégagée autour de cet amendement, cela ne constitue en rien une réponse aux attentes légitimes de la profession.
Il faut donc comprendre, que la profession n'est absolument pas reconnue dans son ensemble, mais seulement individuellement lorsque un agent est gravement et irrémédiablement blessé ou décédé dans l'exercice de ses fonctions.
Tant qu'un policier municipal ne paye pas lourdement de sa vie, il reste considéré comme un sous-policier, un travailleur de la sécurité publique à moindre coût, dont son service n'est absolument pas valorisé et qui part à la retraite au même niveau que le seuil de pauvreté après avoir servi la nation durant toute une carrière à ses risques et périls.
Cette mesure a été opportunément adoptée, alors même que personne dans la profession ne la réclamait réellement.
Les agents de police municipale réclame une réelle revalorisation sociale, notamment des grilles indiciaires, du régime indemnitaire pris en compte dans le calcul de la retraite, mais aussi une prise en compte des risques de leurs fonctions, avec un armement à feu rendu obligatoire, comme l'a suggéré le rapport FAUVERGUE-THOUROT.
A l'aube des campagnes électorales qui s'annoncent, pour le renouvellement des équipes municipales, le SDPM annonce sa volonté d'être au premier plan des débats en portant la cause des agents de police municipale. Il rencontrera un maximum de parlementaires et candidats à ce sujet, et attendra de leur part des engagements fermes sur ces attentes plus que légitimes.
Le Président du SDPM