Les Echos : statistiques 2019, le SDPM réagit

Publié le 30 Juillet 2019

L'essor des polices municipales armées ralentit
 

Plus d'une police municipale sur deux est désormais armée mais la progression des effectifs est en voie de stabilisation, selon le ministère de l'Intérieur. L'engouement des maires au début de mandat suite aux attentats n'est plus aussi fort.

Par  Matthieu Quiret Publié le 30/07

Par Matthieu Quiret Publié le 30/07

La vague d'expansion des polices municipales - et de leur armement - est en train de ralentir. Le ministère de l'Intérieur vient de communiquer aux syndicats les statistiques 2019. Depuis le début du mandat municipal, en 2014, les effectifs sont passés de 18.000 à 22.780 agents. Une progression constante due à l'élection de nombreux maires de droite, mais surtout à la survenue des attentats de 2015.

Cédric Michel, Président du SDPM, Police Municipale, au Ministère de l'Intérieur
Cédric MICHEL, Président du SDPM

L'an dernier, plus de 800 policiers ont encore gonflé les rangs des forces municipales. Sauf qu'en 2018, le nombre d'agents de surveillance de la voie publique (ASVP) a, lui, chuté pour la première fois d'un millier d'agents, à 7.980 emplois. Pour Cédric Michel, le Président du Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM), les mairies sont en train de convertir ces statuts d'ASVP en policiers municipaux (agents de police judiciaire adjoints). « Depuis la réforme de la dépénalisation du stationnement, les ASVP qui étaient nécessaires pour verbaliser les infractions au stationnement payant ne le sont plus pour dresser les nouvelles amendes administratives », précise-t-il. La hausse des effectifs de 2018 serait donc un trompe-l'oeil en prenant les forces de sécurité municipales au sens large.

Plus calme
L'armement des policiers municipaux continue de progresser, après un  fort gonflement de l'arsenal ces dernières années. Passé de 7.400 agents dotés d'arme à feu en 2014 à 10.500 en 2017, ce chiffre atteint 12.140 agents en 2018. Soit un peu plus de la moitié des effectifs globaux. Mais le ministère de l'Intérieur juge que ces statistiques sont en train de se stabiliser. Cédric Michel nuance aussi l'évolution de ce taux : « Si la Mairie de Paris parvient à créer sa police, 3.000 agents non armés s'ajouteront aux statistiques, qui repasseront sous la barre de 50 % d'armement. »

Le syndicat, qui plaide pour une généralisation des armes à feu pour les forces municipales, voit sa revendication perdre du terrain. « Les maires qui sont favorables à l'armement ont déjà fait ce choix et ceux qui sont plus sceptiques n'ont plus de raison de changer d'avis maintenant que la situation terroriste est plus calme », déplore Cédric Michel. Le ministère de l'Intérieur a pourtant favorisé ces dernières années dans le sillage des attentats la dotation des agents municipaux avec des calibres issus de ses stocks. Le premier rapport Fauvergue-Thourot mi-2018 proposait même d'inverser la logique actuelle en armant d'office les polices municipales, sauf avis contraire du maire.

Cette approche n'est plus dans l'air du temps. Dans un nouveau  rapport publié en juillet avec le député UDI Christophe Naegelen, le même député LREM Jean-Michel Fauvergue faisait marche arrière sur cette idée. Dans une interview à la « Gazette des communes  », le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, déclarait s'opposer à cette idée : « Nous sommes favorables à l'armement des polices municipales là où le maire considère que c'est utile. »

Matthieu Quiret  

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