Nice - Paca : Après "REPORTY" la CNIL met une raclée à la reconnaissance faciale

Publié le 29 Octobre 2019

Nice - Paca : Après "REPORTY" la CNIL met une raclée à la reconnaissance faciale

Après l'application Reporty initiée par la ville de Nice et interdite par la CNIL, la commission nationale vient d'ordonner le débranchement séance tenante des dispositifs de reconnaissance faciale des lycées de la région PACA.

Estrosi qui est un militant de la reconnaissance faciale, mais aussi Ciotti et Muselier sont furieux.

Explications :

La CNIL a donc estimé que le dispositif de reconnaissance faciale installé à l’entrée de deux lycées de la région PACA était illicite au regard du RGPD. La situation provoque la fureur des élus locaux.

Pourquoi ? Tout simplement parce que les établissements peuvent opter pour des solutions comme un contrôle par badge, moins invasives et surtout moins sensibles que les traitements de données biométriques. « Les dispositifs de reconnaissance faciale sont particulièrement intrusifs et présentent des risques majeurs d’atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles des personnes concernées. Ils sont par ailleurs de nature à créer un sentiment de surveillance renforcé » explique la CNIL.

Conclusion de la commission : « Un tel dispositif ne saurait donc être légalement mis en œuvre et il appartient désormais à la région et aux lycées concernés, responsables du dispositif envisagé, d’en tirer les conséquences ». 

Le maire de Nice, président délégué de la Région Sud, y va également de ses critiques. Pour Christian Estrosi, « encore une fois la CNIL démontre son rejet de toute forme d’évolution et d’expérimentation sur une technologie, la reconnaissance faciale, qui présente un réel intérêt pour renforcer la sécurité de nos concitoyens ».

« Cette décision basée sur des principes dépassés, poursuit-il, intervient alors même que les deux conseils d’administration des lycées avaient donné leur accord. Triste et incompréhensible de la part de la CNIL qui semble bloquée au 20e siècle ».

Une situation qui a pour le moins énervé Renaud Muselier, président de la Région Sud. « Je regrette vivement que la CNIL place la sécurité des élèves (…) en dessous de son idéologie poussiéreuse. Avec Christian Estrosi, nous ne lâcherons rien et déposerons une nouvelle demande très rapidement ! Oui à la comparaison faciale dans les lycées, non à l’idéologie » expose-t-il dans un tweet.  « La comparaison faciale dans les lycées est un progrès en matière de sécurité et a un réel intérêt pédagogique. Il est navrant que la CNIL ne s’en rende pas compte... »

Dans un communiqué, il juge la décision « tout à fait regrettable ». « Dans un monde où la reconnaissance faciale fait le quotidien de centaines de millions d’usagers de smartphones, il est incompréhensible de refuser des dossiers aussi simples et ambitieux que le nôtre ». Et celui-ci d’appeler l’État à la rescousse pour encourager ces expérimentations. « Pour la sécurité de nos enfants, nous devons pouvoir avancer rapidement en faveur de ce projet essentiel ». 

Même son de cloche chez Éric CIotti, député, conseiller départemental des Alpes Maritimes, à l’origine de plusieurs tentatives parlementaires sur le sujet : « La sécurité des lycéens et du personnel éducatif doit prévaloir sur des blocages idéologiques d’un autre temps ! ». Pour ce fervent admirateur de la reconnaissance faciale, « cette technologie est vitale pour renforcer la sécurité des enceintes sensibles ».

Réaction du SDPM

Cédric MICHEL, Président national du SDPM
Cédric MICHEL, Président national du SDPM

La reconnaissance faciale doit être encadrée au regard de la protection de la vie privée et de la conservation des données.

Ceci étant, alors qu'un cadre réglementaire strict aura été mis en place, il ne faut pas s'épargner de ce moyen de protection de la population, dans la mesure où l'ensemble des dispositifs doivent rester dans le giron des forces de sécurité publiques

Une expérimentation a été menée en février dernier au sein de la police municipale de Nice. Un des délégués du SDPM y a été associée et l'expérimentation semble révéler un résultat positif.

De manière pragmatique, le Syndicat majoritaire SDPM estime que l'Etat doit autoriser une expérimentation plus large, dans le temps et impliquant un certain nombre de communes. Ainsi, nous pourrons en tirer des conclusions réellement objectives. Le SDPM a interpellé le Ministère de l'Intérieur dans ce sens.

Le Bureau National

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Article inspiré de www.nextinpact.com

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