Bayonne : un juge fait gazer un prévenu toxicomane

Publié le 7 Mai 2011

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Publié le 07.05.2011, 12h01 | Mise à jour : 13h23

 

L'affaire est jugée «gravissime» par la magistrate qui présidait l'audience, Marie-Hélène Ville, qui dénonce des «procédés inhumains et dégradants». Jeudi, un toxicomane de 19 ans, qui devait comparaître pour des vols à l'arraché, a subi des pulvérisations de gaz lacrymogènes par la police, alors qu'il était en état de manque.

 

http://www.leparisien.fr/images/2011/05/07/1439618_tribunal.jpgUn toxicomane de 19 ans, très agité car en état de manque, a subi des pulvérisations de gaz lacrymogènes à la demande du président du TGI de Bayonne, alors qu'il devait comparaître pour des vols à l'arraché.

 

Les forces de l'ordre sont intervenues à la demande du président du Tribunal de grande instance (TGI) de Bayonne, Alain Tessier-Flohic, alors que le prévenu se trouvait dans sa geôle au sous-sol du tribunal.

Vendredi, le quotidien «Sud Ouest» a révélé qu'après ce gazage, le jeune homme, torse nu, hurlait dans la salle des comparutions immédiates et se tordait de douleur en s'épongeant les yeux. Marie-Hélène Ville, qui a dû suspendre l'audience, a vivement protesté contre la décision du président, estimant que «quand quelqu'un pose un problème médical, on demande l'assistance d'un médecin, on n'utilise pas une mesure de répression».

Le président du TGI ne savait pas qu'il était en manque

«On n'a jamais vu cela : sur ordre du président, gazer un prévenu alors que deux escortes policières étaient là !», s'est insurgée l'avocate du jeune homme, Me Myriam Unal. Selon elle, si des médecins peuvent intervenir lors des gardes à vue, «rien n'est prévu quand les personnes sont dans les geôles. Il s'agit d'un vide juridique».

«Il hurlait, se tapait la tête contre les murs» pendant «deux à trois heures», a tenté de justifier Alain Tessier-Flohic, soulignant que l'on «ne pouvait pas imaginer qu'il était en état de manque». Selon le juge, on pouvait «soit le ramener à la raison», «soit lui faire administrer une piqûre» de tranquillisants «par un médecin, mais en ce cas il n'aurait plus été en mesure de se défendre. Nous avons choisi une autre solution pour qu'il puisse comparaître : le gaz pour le neutraliser». «Il s'est débattu, a retiré ses vêtements (...) Lorsqu'il a été transféré en salle d'audience, il était dans un état de grande excitation», a-t-il ajouté.

Le jeune homme sera rejugé mardi à 14 heures.

 

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source : www.leparisien.fr

Rédigé par SDPM

Publié dans #presse et sécurité

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