Comines veut armer sa brigade pour enrayer la délinquance

Publié le 18 Mai 2012

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Depuis un an, Comines est devenue une cible de choix pour les braqueurs qui, en un saut de puce et de pont, passent la frontière, atterrissent en Belgique, et puis s'en vont. Pour Alain Detournay, aux grands maux les grands remèdes. Armement des policiers municipaux, caméras de surveillance... Le maire de la ville frontalière prépare la riposte.

 

vendredi 18.05.2012, 05:02  PAR MARIE DELATTRE


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Pour Pascal Dablement et Ludovic Drapier, l'armement est « un besoin, un moyen de protection ». PHOTO MAX ROSEREAU

 

« Ce matin-là, ça tirait dans tous les sens. Quand j'ai vu mes policiers municipaux au milieu, avec leur petit bâton, je me suis dit que ce n'était plus possible. » Avril 2011. L'agence cominoise du Crédit Mutuel vient d'être braquée. La série noire ne fait que commencer. En mai et en juin, la boutique de vêtements Deburck est dévalisée (lire ci-dessous). Le 2 mars dernier, hold-up à la bijouterie Sence. Avorté.

 

« On ne va pas laisser la ville aux mains des malfaiteurs !, s'insurge Alain Detournay. On n'est plus dans la petite délinquance qui vole des autoradios là, on a affaire à des gens qui attaquent à l'arme lourde. » Ce qui les attire à Comines ? « La facilité de passage d'un pays à l'autre. » Un pont de quelques mètres sépare la ville française de son homonyme belge. « Une fois qu'ils l'ont franchi, ils sont tranquilles. » Hors d'atteinte de la police municipale du moins, car des accords autorisent la police nationale à franchir la frontière. « Les forces d'État font leur travail, mais ne peuvent pas être partout. » Il y a deux ans, le commissariat de la ville s'est mué en poste de police et, si les patrouilles continuent à tourner, les « municipaux » ont pris du galon, assurant désormais « des missions de sécurité, en collaboration avec la police nationale », souligne Ludovic Drapier, chef de la « brigade » cominoise. Car-ja-ckings, braquages, sécurité routière, trafic de stupéfiants, prévention, au choix. « Il y a de moins en moins de différence entre police municipale et nationale », estime Alain Detournay. Excepté l'armement.

 

« On a un gilet pare-balles, un tonfa et une bombe lacrymo », énumère le chef Drapier. L'attirail ne pèse pas lourd. « Je veux que ces hommes puissent se défendre contre une délinquance de plus en plus violente. » Alors le maire a demandé au préfet des armes de 4 e catégorie pour ses cinq policiers. Revolvers de calibre 38. « C'est vraiment un besoin, confie Pascal Dablement, brigadier-chef principal. Quand on intervient sur un cambriolage, on ne sait pas sur quoi on va tomber. » Pas question de jouer les cow-boys, prévient-il. « C'est juste pour se défendre si on est attaqués. » Le revolver comme arme de protection.

 

Et la vidéosurveillance comme arme de dissuasion. Vingt-quatre caméras (dans un premier temps) devraient être installées dans la ville aux 12 595 habitants.

 

« La première sera pour le pont !, ironise Alain Detournay. Certaines communes hésitent entre la police et la vidéo, nous on va faire les deux. » Sacré budget : « 300 000 euros par an pour la brigade municipale, 240 000 euros pour l'acquisition des caméras (sur un budget global de fonctionnement de 12 millions d'euros). » Le prix à payer, selon lui, pour pallier les lacunes d'une justice française trop lente et permissive à son goût, et « répondre à la forte demande de sécurité des Cominois ». Il espère que, dans un an, caméras et agents armés feront régner l'ordre dans sa cité. 

 

source : www.lavoixdunord.fr

Rédigé par SDPM

Publié dans #politique et sécurité

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