Compte-rendu de l'entretien au Ministère de l'Intérieur du 29 Janvier 2013
Publié le 2 Février 2013
Le SDPM représenté par M. Richard MOUSSET, Secrétaire National et Cédric MICHEL, Président, étaient convoqués mardi 29 janvier 2013, au Ministère de l'Intérieur, par la mission menée par le Préfet BLANCHOU.
Ce rendez-vous était précédée par une réunion du Bureau National du SDPM, qui devait arrêter une décision à ce sujet, suite aux débats du Sénat concernant la Police Municipale.
Prenant acte des propos du Sénat, mais surtout des positions du Ministre Manuel VALLS, le SDPM a annulé unilatéralement le rendez-vous au Ministère.
En effet, les positions du Ministre étant déjà arrêtées, alors même que l'ensemble des syndicats n'ont pas encore été reçues le SDPM s'insurge contre le mépris flagrant à l'égard de notre profession.
Le SDPM n'a pas de temps à perdre dans des réunions inutiles.
Il faut rappeler que le précédent gouvernement, répondait à chaque fois et de manière argumentée, à chaque courrier et demande émanant des syndicats et notamment du SDPM, même si nous n'étions pas toujours satisfaits de ceux-ci.
Aujourd'hui, le Gouvernement ne prend même plus cette peine.
Le Ministre crée une commission pour recevoir l'ensemble des syndicats, dont l'avis lui importe peu, puisqu'il arrête une doctrine avant même la conclusion du rapport.
A l'image de Clémenceau, le Ministre VALLS use des mêmes méthodes : "Quand on veut enterrer un problème on crée une commission".
Le SDPM exprime sa plus grande inquiétude eu égard aux propos de VALLS et du Sénat :
- la sécurité est un devoir de l'Etat ;
- réétudier les missions de la Police Municipale ;
Nous savons d'ores et déjà, que le volet social ne sera en rien modifié et qu'il ne faut rien compter de plus sur le volet armement.
Le SDPM rappelle (chiffres officiels) qu'il n'y a jamais plus de 5 000 fonctionnaires d'état (policiers et gendarmes) qui assurent à l'instant T, la sécurité sur la voie publique.
Nous constatons tous les jours, que la Police Municipale est plus présente sur la voie publique que nos collègues nationaux, aspirés dans les bureaux, par leur organisation du travail et l'activité judiciaire.
Il faut considérer que la présence dissuasive est aujourd'hui assurée au 2/3 par les Policiers Municipaux et que cela serait une catastrophe pour la sécurité publique si notre corporation voyait ses compétences et ses missions revues à la baisse.
Les Gouvernants n'ont rien compris : l'insécurité n'ira pas en s'arrangeant et il est matériellement impossible de multiplier par 2, 3 ou 5 les effectifs de l'Etat en matière de sécurité.
Et ce ne sont pas les quelques 500 fonctionnaires qui vont se partager entre la Gendarmerie, la Justice et la Police Nationale qui vont changer la donne.
Le projet Garraud (secrétaire national de l'UMP à la Justice) sur la Police Territoriale, co-écrit par le SDPM et validé par l'équipe SARKOZY, se voyait pragmatique et non idéologique.
Les élus : Maires, Sénateurs, Députés doivent comprendre qu'ils ne sont pas des électrons libres. Ils sont représentants de l'Etat Républicain et doivent chacun à leur niveau, apporter leur pierre à l'édifice.
Il est parfaitement Républicain et honorable qu'un Maire assume ses devoirs en matière de sécurité. La Sécurité est un droit constitutionnel et humain et le Maire est le garant de celle-ci dans la commune. Ce droit est institué par la Loi Républicaine, votée par le Peuple.
L'autorité régalienne est partagée également par les Elus locaux qui ne sont pas dénués de liens avec la République : ce ne sont pas que des machines à distribuer des subventions par clientélisme. Ils ont aussi des devoirs, même s'ils les estiment ingrats et politiquement impopulaires.
Le SDPM se place syndicalement et officiellement en lutte contre les positions du Sénat et de Manuel VALLS, Ministre de l'Intérieur, tant que ceux-ci ne prendront pas conscience des impératifs de sécurité, au delà des a priori idéologiques et infondés, et ne daigneront pas écouter les professionnels de la sécurité.
Le SDPM va sensibiliser en masse les acteurs de la société civile : syndicats de commerçants, associations de quartiers et de bien-vivre etc... afin qu'ils sachent qu'ils peuvent demander des comptes à leurs élus en matière de sécurité. Le SDPM va à ce sujet, leur donner toutes les clefs : modèles de lettre pour demander des documents adminstratifs relatifs aux comptes communaux, aux effectifs et horaires de la police municipale, saisine de la CADA, mises en demeure pour assurer la sécurité, modèle de requête au Tribunal administratif pour défaillance d'un Maire en matière de sécurité....
Les Elus rendront alors les comptes qu'ils doivent à leurs administrés.
Le Bureau National.
02/02/2013