Délinquance: Bockel pour "agir ensemble" autour du maire
Publié le 1 Juillet 2011
Le sénateur du Haut-Rhin et président de la Gauche moderne, Jean-Marie Bockel, le 15 mai 2011 à Paris (AFP/Archives, Pierre Verdy)
PARIS — Le sénateur du Haut-Rhin (Alsace) Jean-Marie Bockel, qui organise mardi au ministère de l'Intérieur un colloque sur la prévention de la délinquance des jeunes, souhaite que tous les acteurs agissent "ensemble autour du maire", sur des difficultés concrètes et "personnalisées".
Dans un entretien avec l'AFP, le président de la Gauche moderne a évoqué "les premières indications" de ce que seront ses propositions en ce domaine, dans le rapport qu'il devrait prochainement remettre au Premier ministre François Fillon.
Selon l'ancien socialiste rallié à la majorité présidentielle, "on ne peut réussir durablement une politique de sécurité si on ne l'articule pas avec une politique de prévention".
Le ministère de l'Intérieur organise mardi un colloque sur la prévention de la délinquance, au cours duquel interviendront notamment le ministre Claude Guéant et le garde des Sceaux Michel Mercier.
Quatre pistes essentielles devraient émerger de son rapport, indique M. Bockel: travailler autour du maire, sur "la parentalité", "évaluer" ce qui se fait et "détecter" pour intervenir "le plus en amont possible".
Selon lui, "l'essentiel du travail innovant et les réussites sur le terrain, ce sont les maires qui les ont mises en oeuvre". Aussi recommande-t-il de s'associer à son action, en impliquant "davantage les conseils généraux".
Maires, police, justice, Education nationale, doivent travailler "dans le secret partagé, de façon personnalisée", c'est-à-dire autour de cas concrets estime Bockel.
"Le délinquant, notamment le jeune, il ne faut pas le saucissonner en morceaux, il n'y a pas un morceau du jeune à la maison, un à l'école, un dans l'espace public, c'est la même personne", dit-il.
M. Bockel dégage comme "axe fort" la parentalité, selon lui "impactée à la fois par les familles monoparentales, par la problématique de l'immigration et de l'intégration, par la problématique sociale et par l'absence de transmission d'un certain nombre de règles simples".
Revenant sur la "détection des troubles du comportement chez les jeunes enfants", qui a fait l'objet de polémiques en 2003, le sénateur en garde une "conviction intacte".
"Ce n'est pas parce que des enfants ont des problèmes qu'ils seront des délinquants demain, en revanche, ceux qui (en) ont méritent qu'on les aide, qu'on aide leurs familles, qu'on diagnostique", expose-t-il.
Et de citer le Québec, où "ils ont développé ce dispositif de manière admirable depuis trente ans".
Du Canada également, qui y consacre "10% de son budget de prévention de la délinquance" le sénateur a retenu "une autre notion forte: l'évaluation, indépendante et extérieure" aux institutions".
Elle permet "année après année, de corriger les politiques publiques, d'éviter les strates", les chevauchement notamment entre la politique de la ville, l'Intérieur et la Justice.