Délinquance : des consignes ont-elles été données pour améliorer le bilan ?

Publié le 4 Octobre 2011

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le 03 octobre 2011 à 18h41 , mis à jour le 03 octobre 2011 à 18h47


Les responsables de la sécurité donnent des consignes pour faire baisser les chiffres de la délinquance et offrir un bon bilan à Nicolas Sarkozy, affirme Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national chargé du dossier au Parti socialiste. L'entourage de Claude Guéant s'en défend.

 

Les consignes des responsables de la sécurité visent-elles à faire baisser les chiffres de la délinquance à quelques mois de la présidentielle ? C'est ce qu'affirme en tout cas Jean-Jacques Urvoas, le monsieur sécurité du parti socialiste. Le député publie sur son blog deux notes du directeur général de la gendarmerie tendant à accréditer l'idée que des directives obéissent "à des fins politiciennes". Les deux circulaires "poursuivent le même objectif : celui de recourir à tous les expédients pour faire baisser les chiffres de la délinquance avant la fin de l'année de 2011, afin que Nicolas Sarkozy puisse espérer entamer sa campagne avec un regain de crédibilité", écrit-il.

 


Jean-Jacques Urvoas cite ainsi des consignes données pour renforcer les effectifs de terrain en octobre, novembre et décembre par l'injection de tous les gendarmes disponibles, de la garde républicaine aux motocyclistes "qu'il faut retirer des autoroutes pour faire la chasse au délinquant". Dans une circulaire du 15 septembre, dont Le Monde publie également lundi des extraits, le patron de la gendarmerie, le général Jacques Mignaux, demande à ses troupes, de "viser un bilan favorable de l'évolution de la délinquance en 2011". Dans la note du 23 septembre, il préconise de lever le pied pour l'enregistrement des vols avec violences, en forte hausse. De même, le général rappelle, pour les fraudes à la carte bancaire, "qu'il n'y a pas lieu d'orienter les victimes vers un dépôt de plainte".

 

"Mettre l'accent sur la présence"
 

L'entourage de Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, a aussitôt rétorqué que ces "circulaires internes à la gendarmerie ne font  qu'insister sur les orientations voulues par le ministre de l'Intérieur". Elles visent à "mettre l'accent sur la présence et la visibilité des forces de l'ordre sur le terrain en fonction des spécificités de la délinquance sur les différents points du territoire", ajoute-t-on de même source. Les deux circulaires en question constituent, selon l'Intérieur, un "outil de mobilisation des forces de l'ordre pour améliorer la sécurité au quotidien de nos concitoyens".
 
En août dernier, Jean-Jacques Urvoas avait déjà publié une circulaire de la directrice des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice qui indiquait à ses services qu'ils n'étaient pas obligés de faire du zèle pour inciter les victimes de la délinquance à déposer plainte. Les candidats à la primaire socialiste attaquent en bloc le bilan de Nicolas Sarkozy dans le domaine de la sécurité en insistant sur l'augmentation des vols avec violences, catégorie perçue comme un indicateur clé de la délinquance.

 

source : lci.tf1.fr

 

lire les circulaires : ici et ici

 

 

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DELINQUANCE

Les gendarmes appelés à lever le pied ?

 

 

Se méfier de certaines déclarations de vol de portables, fermer les yeux sur la détention de quelques grammes de cannabis... Selon Le Monde, deux notes internes de la Gendarmerie demandent aux forces de l'ordre de lever le pied sur certains faits.

La Rédaction | RMC.fr | 04/10/2011

http://www.rmc.fr/images/article/300.344338.jpgSelon Le Monde, les deux documents ont été rédigés par le patron de la Gendarmerie nationale le 15 septembre dernier. Le général Jacques Mignaux y demande à ses hommes d'accentuer leur vigilance concernant certains délits, quitte à faire montre d'une certaine tolérance.

 

Dissuader certaines victimes de porter plainte

 

 Ainsi, il est demandé aux gendarmes de se montrer prudents envers les plaintes pour vol de téléphone portable. Selon les notes, certaines victimes auraient tendance à y ajouter une touche de violence imaginaire afin d'être dédommagées par leur assurance ou leur opérateur. Jacques Mignaux demande à ce que seuls les faits pour lesquels les violences sont manifestement avérées fassent l'objet d'une plainte formelle. Il est par ailleurs suggéré aux gendarmes de lever le pied sur les plaintes, lorsque celles-ci concernent un vol de carte bancaire. Il est rappelé que la plainte ne doit pas être la règle, mais demeurer l'exception.

 

Inutile d'interpeller le détenteur de quelques grammes de cannabis

 

Peut-être plus surprenant encore, la direction de la Gendarmerie nationale préconise également une moins grande sévérité concernant la détention de drogue « douce ». Inutile d'interpeller une personne arrêtée en possession de quelques grammes de cannabis ou de hachich, est-il écrit. Il est plutôt demandé aux forces de l'ordre de se concentrer sur les trafics, et non sur les consommateurs. Interrogé par Le Monde, le socialiste Jean-Jacques Urvoas estime que ces consignes ont pour but de diminuer artificiellement les chiffres de la délinquance en vue de la présidentielle de 2012.

 

 

Rédigé par SDPM

Publié dans #politique et sécurité

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