France-Soir. Comment luttez-vous, à Nice, contre la délinquance ?
Christian Estrosi. Je respecte mes engagements de campagne. J’avais dit que si j’étais élu, je me battrais pour faire régresser la délinquance. Je mène donc une politique de prévention,
d’abord, en payant la licence de sport aux enfants dont les parents sont non imposables et en luttant contre l’illettrisme. J’ai aussi institué un couvre-feu pour interdire la rue, après
23 heures, aux mineurs de moins de 13 ans. Cela permet un renforcement de l’autorité parentale pour les parents en difficulté. Le dernier gosse qu’on a attrapé, par exemple, n’avait
pas 8 ans. Ses parents le croyaient chez un copain !
F.-S. Vous n’agissez donc pas seulement de manière préventive, mais aussi répressive !
C. E. Oui. J’ai fait construire un commissariat dans l’est de la ville, où la population a plus que doublé en quarante ans. On attendait cela depuis trente ans ! En contrepartie,
l’Etat a renforcé l’effectif policier de 250 personnes. J’ai financé des moyens techniques et scientifiques pour la police, dont une salle d’interrogatoire pour les mineurs victimes d’abus
sexuels, implantée au CHU de Nice. J’ai aussi augmenté le nombre de policiers municipaux de 380 à 550 en deux ans. Les policiers de Nice sont armés. Et la vidéosurveillance a été
considérablement développée. Le nombre de caméras passera de 250 à 650 d’ici fin 2010. J’ai enfin créé un centre ultramoderne qui relie les caméras du réseau de transport et celles de l’entrée
des collèges.
“Martine Aubry fait de la non-assistance à personne en danger”
F.-S. : Et tous ces investissements payent vraiment ?
C. E. : La délinquance de proximité est en baisse depuis deux ans. En 2008, la police a constaté 18.597 faits de délinquance, alors qu’en 2009 elle en enregistrait environ 1.000 de
moins. Soit une baisse de 5,19 % en un an ! Et, sur les six premiers mois de 2010, la baisse est de 2,63 %. Sur ce même semestre, la police municipale a interpellé 1.000
personnes. Soit une augmentation de 16,49 % par rapport à 2009 ! La peur a changé de camp.
F.-S. Mais le PS condamne fermement cette politique répressive, qu’il estime marquée du sceau de « l’échec »…
C. E. Et moi, je dénonce l’attitude des maires socialistes qui passent leur temps à dire « la sécurité, c’est pas moi, c’est l’État » ! Je leur réponds : « Vous
n’avez qu’à installer un Observatoire de la tranquillité publique qui, chaque mois, rend des comptes sur les arrestations et les faits constatés ! Et vous verrez… » Je demande aux
Niçois de me juger sur mes résultats. Martine Aubry, elle, fait de la non-assistance à personnes en danger. Les socialistes veulent rester enfermés dans leur tranquille naïveté, comme au bon
vieux temps de Jospin… »
source : www.francesoir.fr