Jugé ce lundi pour avoir insulté et brutalisé deux policiers en septembre 2010, Michael Youn n'a pas été condamné. Le Tribunal correctionnel de Paris l'a juste
reconnu coupable. « Une décision satisfaisante » pour son avocat, Me Marc-Henri Debusschere alors que le parquet avait requis six mois de prison avec sursis et 2.000 euros
d'amende contre le trublion.
Rappel des faits. Le 6 septembre 2010, le forcené de l'humour et des gags en tous genres circulait sans casque et en sens interdit dans sa rue du XVIIe
arrondissement. Arrêté par la police, le ton était vite monté. Alors qu'il clamait ce jour-là qu'il déplaçait juste son scooter pour mieux le stationner, l'artiste avait alors eu une violente
altercation avec les policiers suite à des divergences sur le code de la route. Affirmant avoir oublié ses papiers dans sa voiture où ils sont restés introuvables, les représentants des
forces de l'ordre l'avaient alors conduit au commissariat pour une audition. Une interpellation qui avait conduit les deux policiers à poser un jour d'incapacité totale de travail (ITT) dès
le lendemain. De son côté Michael Youn comptait deux jours d'ITT et avait porté plainte auprès de l'IGS - la police des polices - pour « coups et
blessures ».
Une dispense de peine « insupportable »
Le 7 mars, alors qu'il comparaissait au tribunal, il avait reconnu avoir insulté et violenté les deux policiers et faisait amende honorable en déclarant :
« La décence aurait voulu que je reste calme, mais je me suis énervé et je le regrette ». Un précedent mea culpa qui aurait donc attendri la justice lundi. À noter que
Michaël Youn aurait aussi personnellement indemnisé les policiers qu’il a agressés. Aujourd’hui, il regrette son geste, qu’il tente toutefois de minimiser : « Ce jour-là, je crois
qu'on s'est un peu tous emportés. (...) C'était plus de l'énervement que de la provocation. Et je sais ce que c'est la provocation, j'en ai fait mon métier... »
Mais pour le syndicat Alliance Police Nationale cette dispense de peine est « étonnante » et « insupportable ». Dans un communiqué la
seconde organisation chez les gardiens de la paix indique : « Face aux agressions à l'encontre des policiers, il ne peut y avoir qu'une seule réponse : l'application de la
loi ». « Chaque citoyen devrait être soumis aux mêmes règles et il nous parait insupportable de constater des règles différentes en fonction de son statut
social », précise-t-elle encore.
Contacté lundi soir, le parquet n'avait pas encore statué sur un éventuel appel.