LE PARISIEN : Le sort de ce chien policier émeut 15000 internautes (EVRY)
Publié le 31 Décembre 2013
Une policière municipale en cours de mutation aimerait garder «son» animal. Mais Féfé, qui souffre d’arthrose, appartient à la mairie.
Julien Heyligen | Publié le 31 déc. 2013, 07h00
La maîtresse de Féfé et le syndicat de défense des policiers municipaux craignent que la chienne soit euthanasiée. « Cela ne s’est jamais vu dans nos services », répond la mairie.
Que va devenir Féfé? Cette chienne (berger malinois) était
hier encore sous la garde de la police municipale d’Evry où, depuis quatre ans, elle assure des missions de maintien de l’ordre public et de dissuasion. Sa maîtresse depuis toutes ces années,
actuellement en cours de mutation vers une
autre police municipale du département, réclame que l’animal lui soit confié.
« Il est d’usage d’agir ainsi dans la profession. La chienne
souffre d’arthrose, après avoir eu une jambe cassée, et doit être réformée », assure Cédric Michel, président du syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). Problème, ce diagnostic n’a pas été
établi par le vétérinaire agréé par la ville d’Evry et Féfé est jusqu’à nouvel ordre propriété de la commune. « C’est simplement la loi », explique-t-on dans l’entourage du maire d’Evry, Francis
Chouat (PS). [Note du SYNDICAT : la chienne a été vue par plusieurs vétérinaires qui ont confirmé le diagnostic].
L’affaire a pris hier une ampleur extravagante. Une pétition, intitulée
«Pour ne pas séparer un chien de sa maîtresse» et lancée samedi sur Internet, avait recueilli près de 15000 signatures avant d’être interrompue vers 16 heures, « à la demande du futur employeur
de la policière » selon Cédric Michel. Le syndicaliste a également envoyé un fax à l’ancien maire socialiste d’Evry (où il est toujours conseiller municipal) et actuel ministre de l’Intérieur,
Manuel Valls. Une agitation qui n’est pas du goût de la mairie d’Evry. « Cette policière est tenue à une obligation de réserve qu’elle n’a pas respectée », reproche l’entourage du maire. « Ce
n’est pas elle, mais une de ses amies qui a lancé la pétition. C’était juste un moyen de pression », rétorque le président du SDPM. [Note du SYNDICAT : le droit à la liberté
d'expression des syndicats existe toujours en France].
Féfé avait été attribuée à la policière en sa qualité de maître-chien.
Elles travaillaient ensemble la journée et, chaque soir, l’animal dormait à son domicile. « Nous ne remettons pas en question les liens qui ont pu se tisser. Il y a juste des règles à respecter
», explique-t-on à la mairie d’Evry.
La maîtresse de Féfé et le SDPM craignent désormais que la chienne soit
euthanasiée. Une pratique qui existe dans d’autres institutions après le départ à la retraite d’animaux chargés de missions sur le terrain. « Cela ne s’est jamais vu dans nos services. Après
avoir vu le vétérinaire agréé, l’animal pourra être revendu, placé dans un refuge ou même remis à sa maîtresse », avance-t-on à la mairie d’Evry.