Le Télégramme : Yvelines. Le chef breton d'une police municipale égorgé dans son bureau
Publié le 30 Novembre 2012
Le chef de la police municipale de Saint-Arnoult-en-Yvelines (Yvelines), originaire de Malestroit (56), a été égorgé dans son bureau vendredi par un homme qui s'est ensuite rendu, a-t-on appris auprès de la gendarmerie qui privilégie la thèse du crime passionnel. Les syndicats relancent leur exigence d'armement des policiers municipaux.
Le meurtre s'est déroulé peu avant 13h dans les locaux de la police municipale.L'auteur présumé serait l'ex-mari de la compagne de la victime, a-t-on indiqué de même source. Cette dernière avait été menacée dans le passé.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est entretenu avec le maire de Saint-Arnoult Jean-Claude Husson, disant, dans un communiqué, que même si ce crime "a pour origine des motifs privés", il "a tenu à soutenir les policiers municipaux fortement choqués par ce drame".
Cédric Josso, né en 1974 à Malestroit (56), se préparait à quitter la police municipale de Saint-Arnoult pour une ville du Sud de la France.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est entretenu avec le maire de Saint-Arnoult Jean-Claude Husson, disant, dans un communiqué, que même si ce crime "a pour origine des motifs privés", il "a tenu à soutenir les policiers municipaux fortement choqués par ce drame".
L'auteur présumé avait averti de ses intentions
Selon les premiers éléments de l'enquête, en début d'après-midi, un proche du tueur présumé aurait reçu un SMS de sa part lui faisant part de son intention de tuer son ex-femme et l'actuel concubin de celle-ci, le chef de la police municipale installée dans la mairie. L'alerte est alors donnée. Mais il est trop tard car à peu près au même moment, les pompiers sont appelés pour venir à la mairie de Saint-Arnoult au secours du chef de la police municipale, mortellement blessé à l'arme blanche.
La compagne de la victime est immédiatement placée sous protection des gendarmes.
Placé en garde à vue
Activement recherché, l'auteur présumé se présente de lui-même à la gendarmerie de Saint-Arnoult-en-Yvelines peu avant 14h, selon la même source. L'homme, dont l'âge n'a pas pu être précisé, portait plusieurs traces de sang, notamment sur les mains quand il s'est constitué prisonnier, a précisé une source proche de l'enquête. Il a été aussitôt placé en garde à vue.
Vers 17h, de nombreux enquêteurs en combinaison blanche s'activaient toujours à l'intérieur du bâtiment, tandis que trois fourgons et une dizaine de véhicules de la gendarmerie en barraient les accès et tenaient les journalistes à distance.
La victime non armée
La victime est un trentenaire, originaire de Malestroit, père de deux enfants de 3 et 8 ans, a informé le Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). Il avait demandé sa mutation près de Béziers, en Languedoc-Roussillon, selon ce syndicat. La décision aurait suscité la colère de l'ancien mari de sa compagne, considéré comme "violent et agressif", affirme le président du SDPM Cédric Michel.
Le maire de Malestroit : "un jeune comme les autres"
Bernard Miloux, maire de Malestroit, a appris la nouvelle ce vendredi soir : "C'est bien triste pour la famille, a-t-il déclaré au Télégramme. Ses parents s'étaient installé à Malestroit après avoir tenu un commerce à La Chèze, près de Loudéac (22). Ils sont très impliqués dans la vie associative et sa soeur habite toujours la commune. Je l'ai connu en tant que président de l'ancien club de football. C'était un jeune comme les autres. Je me souviens notamment qu'il s'était particulièrement impliqué dans l'organisation du premier Téléthon de Malestroit, dans les années 1990. Il est parti quand il est rentré dans la police."
"Nous demandons l'armement généralisé des policiers municipaux"
Interrogé par Le Télégramme, Richard Mousset, secrétaire général du SDPM, ne dit pas autre chose : "nous demandons l'armement généralisé des policiers municipaux, en zone urbaine comme en zone rurale. Mais surtout, il ne faut plus que les policiers municipaux puissent rester seuls. En police nationale, il est hors de question de laisser un agent isolé. Cela devrait être la même chose pour les policiers municipaux".
Selon une source proche de l'enquête, le meurtrier a toutefois pu tuer sa victime en la surprenant par derrière.