Le voile intégral banni dans les rues dès lundi
Publié le 10 Avril 2011
Publié le 10.04.2011, 10h36 | Mise à jour : 12h29
Le voile intégral sera banni de tous les lieux publics en France, à partir de lundi, avec la mise en application de la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage. Ainsi, le port du niqab (ou de la burqa) ne sera plus autorisé dans la rue, les jardins publics, les gares, ni dans aucun commerce, sous peine d'amende.
Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a adressé ses instructions aux préfets et des consignes ont été données
aux forces de sécurité, pour éviter tout
dérapage lors du constat d'une des deux infractions pénales créées. Dissimuler son
visage dans l'espace public, que ce soit avec un voile, une cagoule ou un masque, sera désormais passible de 150 euros d'amende et/ou un stage de citoyenneté. Les forces de l’ordre n’ont «pas le
pouvoir de faire ôter le vêtement qui dissimule le visage», rappelle le ministre.
La peine sera doublée si la personne contrainte est mineure
«Dans le cas où une personne refuse de se prêter à un contrôle (...), les conséquences de ce refus devront lui être exposées et notamment la possibilité, si elle persiste, de la conduire dans des
locaux de police ou de gendarmerie pour y procéder à une vérification d'identité. Il conviendra lors de cette explication, de faire preuve de persuasion, de façon à ne recourir à cette faculté
qu'en dernier recours», précise la circulaire du ministre.
Quant à l'infraction, susceptible de viser les époux, relative au fait de forcer une personne à dissimuler son visage «par menace, violence, contrainte, abus d'autorité ou abus de pouvoir», elle
est passible d'un an d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. La peine sera doublée si la personne contrainte est mineure.
Malgré l'opposition de nombreux musulmans à cette loi, comme en atteste une manifestation prévue lundi sur le parvis de Notre-Dame à Paris, le Conseil français du culte musulman a estimé que le
voile intégral «correspond à une lecture extrémiste, littéraliste du Coran, pas à une obligation religieuse».
«La République se vit à visage découvert»
Dans une circulaire du 3 mars, le Premier ministre, François Fillon, a voulu «réaffirmer solennellement les valeurs de la République et les exigences
du vivre ensemble», faisant valoir que «se dissimuler le visage (...) place les personnes concernées dans une situation d'exclusion et d'infériorité incompatible avec les principes de liberté,
d'égalité et de dignité humaine affirmés par la République française».
La circulaire de Matignon s'est accompagnée d'une campagne d'affichettes, portant le slogan «La République se vit à visage découvert». On y voit, sur fond bleu, l'effigie d'une Marianne, moulée
sous la troisième République, le visage ouvert, le front serein, avec un décolleté plus pudique que celui de Brigitte Bardot, lorsqu'elle fut sollicitée pour prendre la pose.
Des dépliants en français et un site internet (www.visage-decouvert.gouv.fr) ont également été mis à la disposition des personnes intéressées.