Les balles des voyous ne font pas la différence entre les uniformes
Publié le 15 Février 2012
Pendant 5 ans, et bien plus, la police municipale a été bercée de belles promesses. Nous avons vécu le drame...et encore de belles promesses.
Mais que reste-t-il de ces promesses depuis le 20 mai 2010 ?
Rien n'a vraiment changé dans la police municipale.
Des maires qui protègent leurs policiers municipaux, en les armant... ou pas, en leur fournissant, ou pas, des gilets pare-balles. Certains auront la chance d'avoir des gilets par balles financés à 50% par l'Etat (... dans les limites du budget du FIPD et avec une enveloppe de 250 € par gilet...) s'ils sont dans une police municipale armée. En somme, dans les polices municipales armées nous pouvons espérer que 50% des effectifs pourront être protégés. Dans les autres polices municipales, il ne reste qu'à prier Dieu que les maires veuillent bien les équiper, ou que la grâce divine dévie les balles de nos camarades.
La rémunération des policiers municipaux restent encore au bon vouloir des Maires, leur indemnité spécifique n'est toujours pas prise en compte dans le calcul de la retraite. On verra encore partir des fonctionnaires de police, à la retraite, à 60 voir, 65 ou 67 ans avec une misérable pension de 900 € mensuelle.
La situation de nos camarades, nationaux, n'est pas reluisante, elle non plus. Mais nous prenons également les mêmes pierres dans la figure, les mêmes crachats au visage, et les balles des voyous ne différencient pas nos uniformes.
Nous ne demandons pas la lune. Nous demandons justice et équité.
Un rapprochement de nos droits statutaires et sociaux est légitime. Nous demandons une formation digne de ce nom, avec une école centrale, pour être bien formés, reconnus et professionnels.
Nous demandons de partir en retraite à un âge convenable, avec une pension descente. Nous demandons, de ne pas voir sur nos fiches de paies, un manque de 500 €uros par mois, lorsque nous les comparons avec nos collègues de l'état.
Nous demandons à pouvoir nous défendre, et à être protégés. Nous demandons que nos prérogatives soient à la hauteur de nos missions, pour que nous puissions les assumer pleinement. Nous demandons aussi, que la Justice nous considère enfin comme des vrais policiers assermentés et pas forcement comme des simples témoins. Que notre parole soit reconnue.
Beaucoup de députés ont déclaré vouloir se faire le relais de nos aspirations. Pour quel résultat ?
Aujourd'hui Pierre Morel A L'Huissier a annoncé qu'une Loi sur la fonction publique a été largement approuvée. Par un mot pour la police municipale. Une chance manquée pour nos chers parlementaires de prouver leur soutien à la sécurité, celle assurée par de vrais professionnels.
Nous ne demandons pas la lune. Non.
Nous demandons simplement d'être considérés.
De notre vivant.
Pas dans une caisse en bois.
Le Président national du SDPM
Cédric MICHEL