Les policiers municipaux veulent des armes (l'Echo le Régional du 8 octobre 2010)
Publié le 8 Octobre 2010
Les policiers municipaux veulent des armes
La récente déclaration du Préfet au sujet de l'armement des policiers municipaux a fait bondir les syndicats. Ils dénoncent la faiblesse de leur équipement face à des délinquants de mieux en mieux armés.
"Nous n'armerons pas les policiers municipaux " c'est cette phrase lâchée par le Préfet Pierre-Henry MACCIONI, le 24 septembre au Conseil Général, qui a mis le feu aux poudres. Repris dans l'Echo, Le Régional (édition du 1er Octobre), ces quelques mots ont attisé la colère des syndicats de policiers municipaux, dont l'un deux a annoncé, qu'il engageait un recours au Tribunal Administratif, contre le représentant de l'Etat (lire encadré ci-dessous).
Dans le Val d'Oise, seul département d'Ile de France, à ne compter aucune police municipale armée, l'affaire a fait ressurgir le débat. (...)
LE SDPM dépose un recours contre le Préfet
Il a été le premier à monter au créneau après la décision du Préfet. Dans un communiqué du 5 octobre, le syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM) annonçait "former un recours administratif contre la décision du Préfet Pierre-Henry MACCIONI révélé dans l'article de l'Echo, le Régional."
Selon son président, Cédric MICHEL, le refus du préfet d'autoriser l'armement des policiers municipaux serait "illégal" et "entaché d'excès de pouvoir". "De quel droit le Préfet prend-il une telle décision ? interroge le syndicaliste".
"Chaque demande doit être étudiée au cas par cas et non de manière globale, c'est la Loi".Précise Cédric MICHEL avant d'expliquer que "le Décret concernant l'armement des policiers municipaux prévoit une liste des missions qu'ils doivent exercer pour justifier le port d'arme. Et le Préfet n'a aucune latitude pour statuer en dehors de ce cadre."
Le Président du SDPM, s'étonne par ailleurs qu'en temps normal "ce sont surtout les Maires, qui posent problème, rarement le Préfet. Dans le Val d'Oise, il semble que cela aille à contre-courant" alors qu'il précise que si Pierre-Henry MACCIONI a assumé ouvertement son avis, ses prédecesseurs se tenaient dans la même lignée, mais sans le dire haut et fort. "C'est d'ailleurs grâce à cet article de presse, que nous avons pu former un recours", précise-t-il. Un recours adressé au Ministre de l'Intérieur, Brice HORTEFEUX, mais également au Président de la République, Nicolas SARKOZY.
Ils ont dorénavant 2 mois pour statuer, faute de quoi le SDPM saisira le tribunal administratif. Mais avant d'en arriver là, Cédric MICHEL insiste sur la dangerosité du travail des policiers municipaux, "qui sont autant exposés que les policiers municipaux et se retrouvent agressés partout en France".
Le syndicaliste, en profite également pour tordre le coup à la rumeur comme quoi les policiers municipaux ne seraient pas qualifiés pour posséder une arme.
"Les agents reçoivent des formations tous les mois, contre une par mois, pour leurs collègues nationaux. Quand aux moniteurs, ce sont les mêmes qui instruisent les hommes du Raid, du Gign et du Gipn... Vraiment, on se moque de nous" s'agace Cédric MICHEL.
T.H.
Source : l'Echo, le Régional édition du 8 octobre 2010.