Les policiers municipaux veulent être armés
Publié le 5 Novembre 2011
Bussy-saint-georges. La commune voudrait armer sa police municipale mais se heurte au refus de la préfecture, | (LP/G.Co.)
Après le nouveau refus du préfet de les armer, les 27 policiers municipaux de Bussy-Saint-Georges ont décidé de contre-attaquer. Le ministère de l’Intérieur a reçu hier un recours en annulation émanant du Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). « Si nous n’obtenons pas de réponse ou une réponse négative, nous continuerons et porterons l’affaire devant le tribunal administratif ou le Conseil d’État », affirme Cédric Michel, président du SDPM.
La préfecture de Seine-et-Marne refuse d’armer les policiers de Bussy au motif que « la délinquance s’est totalement stabilisée malgré l’augmentation de la
population ». En 1999, la préfecture relevait en effet 60 faits de délinquance pour 1 000 habitants contre 50 onze ans plus tard, alors que la commune avait gagné plus de
10000 habitants.
Pour les syndicalistes, l’argument n’est pas valable : « Aujourd’hui, les policiers nationaux sont de moins en moins sur le terrain, occupés par
l’augmentation des procédures judiciaires. C’est aux policiers municipaux de prendre le relais. Ils se retrouvent au milieu de rixes, face à des délinquants qui, eux, sont armés. Rappelons que
l’an dernier, à Villiers-sur-Marne, nous avons encore perdu l’une de nos collègues qui intervenait sur un banal accident de la route et s’est retrouvée au cœur d’une fusillade », insiste
le syndicaliste. A Bussy, en août 2010, une voiture de la police municipale avait également essuyé des coups de feu lors d’une patrouille.
« Armer notre police municipale n’a rien d’un caprice. Cette exigence s’inscrit dans une dynamique locale destinée à assurer la sécurité des biens et des
personnes, jadis compétence régalienne de l’Etat mais transférée peu à peu aux collectivités. Nous voulons vivre dans le calme. Pour y parvenir, je déploie à la fois de la prévention et de la
répression », renchérit Hugues Rondeau, maire (DVD) de la ville.
L’image quelque peu ternie de la police municipale buxangeorgienne — son ancien patron a été condamné à plusieurs reprises — pourrait bien avoir
également pesé dans la décision du préfet.
Parmi les communes seine-et-marnaises, seules 22 sur les 107 qui ont une police municipale ont donné des armes à feu à leurs agents. Chelles ou Noisiel,
villes qui connaissent une délinquance plus importante, refusent toujours de le faire.