RMC / Marseille : Flash-balls et tasers pour la police municipale - Interview du SDPM
Publié le 10 Juillet 2012
Marseille : Flash-balls et tasers pour la police municipale
Flash-balls, tasers et gilets pare-balles pour la police municipale marseillaise, la décision fait polémique. Les policiers municipaux réclamaient plus, dont le droit d’utiliser les armes à feu, expliquant : "Ici, on achète une kalachnikov comme un téléphone portable".
Comme leurs collègues des brigades anticriminalité de la Nationale, les policiers municipaux de Marseille seront maintenant armés de flash-balls. La décision a été prise lundi matin en conseil municipal, et devrait être appliquée d’ici la fin de l’année. En plus de leurs lanceurs de balles en caoutchouc, ils seront aussi équipés d’armes à impulsion électrique (type Taser) et de gilets pare-balles et pare-couteaux, mais n’obtiennent toujours pas l’autorisation d’utiliser des armes de catégorie 4, c’est-à-dire des armes à feu. Au total, l’opération coûtera 380 000 euros (200 000 pour les gilets, 180 000 pour les flash-balls et tasers).
« Ici, on achète une kalachnikov comme on achète un téléphone dans la rue »
Cédric Michel, président du Syndicat de défense des policiers municipaux, regrette que la ville ne soit pas allée plus loin : « La délinquance est partout, et surtout à Marseille. Ici, on achète une kalachnikov comme on achète un téléphone dans la rue, les délinquants ne sont plus armés d’un simple couteau, mais surarmés. Il y a quelques semaines, une voiture de police a reçu un impact de balle dans le pare-brise, au niveau du chauffeur. Les policiers municipaux doivent donc être armés d’armes à feu de 4e catégorie, de flash-balls et de tasers à titre complémentaire. » Pour lui, Marseille fait figure d’exception, alors qu’au contraire elle devrait voir ses moyens renforcés : « Toutes les grandes villes de France, excepté Bordeaux, ont une police municipale armée. Ce n’est pas normal dans une grande ville comme Marseille, avec le taux de délinquance que l’on connait, que l’on ait une police municipale vouée quasiment qu’au stationnement, et dont les agents ne sont pas armés. »
« La sécurité des Français doit rester dans le rang de la police nationale »
Pour la police nationale, qui est en revanche armée, la police municipale n’a pas le même rôle, comme l’explique Fabrice Illère, responsable régional de FORCE OUVRIERE SGP Police qui voudrait que chacun reste à sa place : « On insiste lourdement pour que les rôles soient bien définis, que la police municipale vienne en appui à la police nationale. Il ne faudrait pas non plus que l’un soit amené à remplacer l’autre. Nous, ce qu’on demande, c’est qu’au niveau national, il n’y ait qu’une seule police, la police d’Etat. Les policiers municipaux peuvent nous apporter leur aide dans différentes opérations, mais la sécurité des Français, la répression, la prévention, doivent rester dans le rang de la police nationale. »
« Est-ce qu’on a le choix ? Je ne crois pas »
Sans parler des risques de bavure lorsqu’on équipe d’armes létales des policiers non préparés. « Les policiers municipaux le sont évidemment moins. Les policiers nationaux sont formés durant 12 mois, et on se rend compte que c’est déjà insuffisant. C’est vrai qu’il y a un manque de formation évident, et ça peut avoir des conséquences. » Réaliste, il reconnait qu’il fallait de toute façon trouver une solution : « Maintenant, quoi qu’il arrive, est-ce qu’on a le choix, à l’heure actuelle, d’avoir des policiers non armés, qu’ils soient municipaux ou nationaux, compte-tenu de ce qu’il se passe à Marseille ? Je ne crois pas. » Pour palier l'urgence, la mesure sera accompagnée de l'augmentation des effectifs et de la vidéosurveillance.
Une dizaine de règlements de comptes a déjà été enregistrée à Marseille depuis le début de l'année.
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Marseille : faut-il armer la police
municipale ?
Faut-il équiper les polices municipales d’armes à feu, au même titre que la police nationale ? |
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