Marseille : Les syndicats maison ne veulent pas d'arme à feu ! une honte !

Publié le 21 Avril 2012

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Les policiers municipaux marseillais bientôt armés

Publié le vendredi 20 avril 2012 à 20H23

Flash-balls, tasers et gilets pare-balles équiperont la police municipale dès l'automne prochain.

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Quels agents seront armés et pour quelles missions ? Si le principe de l'armement est acquis, les modalités restent à définir.

Photo Cyril Sollier

Faut-il armer les policiers municipaux marseillais ? Pour les partisans de cette mesure, les événements du 10 avril dernier montrent qu'il est urgent... de ne plus se poser la question. Ce jour-là, vers 18h30, lors d'une mission de routine, une voiture de la police municipale a essuyé des tirs, sans doute ceux d'une arme 22 Long Rifle, à la cité des Oliviers (13e). Deux projectiles sont venus se ficher dans le pare-brise, à quelques centimètres du siège conducteur.

"Il faut donner à nos policiers les moyens de se défendre", clame aujourd'hui Jean-Claude Gaudin. Jusqu'à présent farouchement hostile à l'armement de ses agents, le maire dit s'être laissé convaincre, "par la multiplication des agressions et des incivilités".

Aussi, deux jours après la fusillade des Oliviers, le maire a profité de l'inauguration du centre de vidéosurveillance de la Belle-de-Mai pour officialiser une décision qu'il mûrit depuis 3 ans. Fin juin, la proposition d'armer les "city cops" "de gilets pare-balles et d'armes de défense non létale type flash-ball ou taser", sera présentée en comité technique paritaire. Ces nouveaux équipements pourraient arriver dès l'automne prochain à la base de Plombières. Officieusement, la Ville n'exclut pas de franchir l'étape supérieure, en autorisant l'usage d'armes à feu de 4e catégorie, type revolver calibre 38 ou pistolet 7,65.

L'uniforme ne suffit plus

Le choix des armes, les principaux intéressés s'y rallient, "même si c'est le signe d'un échec : l'uniforme ne suffit plus à se faire respecter", soupire un policier. "Les agents sont assez partagés sur la question. Une majorité est favorable aux armes de défense mais pour les armes à feu, c'est plus délicat", estime Antoine Iskandar de l'Intersyndicale SDU13 CGT, CFTC, UNSA. Pour FO (majoritaire), "il n'y a pas d'opposition de principe à l'armement" ; mais le syndicat s'inquiète de l'utilisation de ces nouveaux équipements et de la réorganisation qu'ils supposent.

Et d'abord, comment va-t-on former les agents au maniement de ces armes ? Même si 100 recrutements de policiers sont en cours (la plupart pour la vidéosurveillance), les effectifs restent très tendus. "Pendant que les collègues seront en formation, qui sera sur le terrain ?" s'interroge Alain Vollaro. Ce problème d'effectifs vient se surajouter à celui de la police nationale. Résultat : "On doit déjà abandonner certaines de nos missions coordonnées, prévues par le contrat local de sécurité".

Autre souci, le matériel alloué au service. S'il y a du mieux dans l'entretien et le remplacement des véhicules de police, les liaisons radio restent un perpétuel motif d'inquiétude. "Le matériel est vétuste. Sur certaines zones du territoire communal, les ondes ne passent pas. En cas de problème, les équipages sont dans l'incapacité d'appeler les renforts", explique Alain Vollaro. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit le 10 avril dernier , aux Oliviers. La patrouille, isolée du reste du monde, a dû prendre la fuite pour se mettre à l'abri du tireur embusqué.

Reste que pour les syndicats l'arrivée des armes constitue un argument de poids pour faire évoluer le statut de la profession : à ce jour, policier municipal n'est pas légalement considéré comme un "métier à risque".

 

Sophie MANELLI

source : laprovence.com

Rédigé par SDPM

Publié dans #communiqués SDPM

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