Montpellier. Pays gangeois : Insécurité : le ras-le-bol monte d'un cran
Publié le 5 Juillet 2010
POLÉMIQUE : Une pétition met élus et gendarmes devant leurs responsabilités
Trop, c'est trop. Une vitre brisée, une voiture incendiée, une insulte ou une agression ? Quelle est la goutte d'eau qui a poussé un collectif d'habitants à faire circuler une pétition pour
dénoncer « l'insécurité qui règne dans notre ville » ? Une chose est sûre : l'exaspération est à son comble. L'auteur de la pétition brandit la menace d'une manifestation et du blocage
d'une route. Le maire n'a pas attendu pour réagir. Il a réuni, mercredi, les gendarmes et les élus du canton pour « faire le point et dresser des priorités d'actions ». « Je suis
bien conscient de l'aggravation du problème mais les pouvoirs du maire sont relativement réduits. L'insécurité relève des pouvoirs régaliens de l'État », déplore Jacques Rigaud. Un aveu
d'impuissance qui ne l'empêche pas d'envisager
des mesures concrètes sur la ville et le canton. La première : l'installation, d'ici la fin de l'année, de caméras dans les points sensibles. La deuxième : le relogement de certaines familles du centre-ville dans les programmes neufs (15 aux Olivettes, 20 à la gare). Le but : atténuer la concentration d'une population paupérisée en un seul lieu. « Je vais proposer cette opération à tiroirs à Hérault habitat. » Rappelant que cette concentration d'habitat social est un « héritage » des mandatures précédentes, il explique que « des propriétaires peu scrupuleux louent aussi des taudis à des loyers de misère ».
À la suite de la réunion de mercredi, il a été décidé de créer un Comité cantonal de sécurité. Maires et gendarmes se rencontreront chaque mois pour s'échanger des informations et alerter les
services compétents. Ce comité préfigure-t-il une police rurale intercommunale ? « J'y suis favorable mais cela coûte cher. » Un tel dispositif, qui intervient de nuit, viendrait en
renfort de l'action de la gendarmerie. Depuis janvier, cent individus ont été entendus comme acteurs de crimes ou de délits par la brigade de Ganges. Une partie a été mise en examen, cinq
incarcérés. Des chiffres en recrudescence au fil des ans. « J'en ai ras-le-bol qu'une poignée d'individus casse l'image de la ville. J'ai envie de leur dire : "Venez dans mon bureau pour
parler de vos problèmes mais arrêtez de casser. C'est inadmissible et incompréhensible." » Un message lancé, comme une bouteille à la mer ?
Photo Jean-Michel MART