Notre-Dame-de-Gravenchon : des policiers intoxiqués (Paris/Normandie)
Publié le 17 Juillet 2012
Publié le mardi 17 juillet 2012 à 07H10
NOTRE-DAME-DE-GRAVENCHON. Des agents de la police intercommunale ont été victimes d'un nuage toxique pendant leur service sur la zone industrielle.
Des policiers ont été intoxiqués alors qu'ils étaient en poste pour constituer un périmètre de sécurité sur la zone industrielle de Port-Jérôme
On apprenait vendredi dernier par voie syndicale que des agents de la police intercommunale de la communauté de communes Caux Vallée de Seine avaient été intoxiqués, au cours de leur service, alors qu'ils étaient en poste pour constituer un périmètre de sécurité sur la zone industrielle de Port-Jérôme. C'est Cédric Michel, président du syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM), qui lançait cette information : « Je ne l'ai eue que tard dans la soirée de jeudi, explique-t-il au téléphone, et je n'ai pu répercuter cette information que tard dans la nuit. »
Car en fait, l'accident remonte au 6 juillet dernier. Mais Cédric Michel pointe du doigt la direction de la police intercommunale : « L'affaire n'a pas transpiré parce qu'on a demandé le silence aux policiers. En échange, ils ont demandé des équipements spéciaux pour ce genre d'intervention, mais ils n'ont pas obtenu gain de cause au prétexte qu'ils feraient peur à la population en portant des masques à gaz ».
Ce 6 juillet, les policiers intercommunaux ont reçu mission d'installer une garde statique sur la zone
industrielle de Port-Jérôme, à proximité du complexe pétrochimique Exxon. Une garde qui va durer la matinée et une partie de l'après-midi. Mais au cours de cette mission, ils vont être pris
durant une heure dans un nuage toxique. Et seront incommodés au point qu'ils devront être admis le jour même à l'hôpital de Lillebonne, certains n'étant qu'indisposés, d'autres intoxiqués, selon
le président du SDPM.
Pourquoi les policiers ne sont-ils pas equipes ?
« Il est absolument scandaleux que les policiers municipaux travaillant à proximité de ces lieux ne soient pas équipés
contre les risques technologiques et ce, au risque de leur santé, vitupère Cédric Michel. Tous les employés des usines alentours sont équipés, les sapeurs-pompiers sont équipés. Pourquoi pas les
policiers ? »
Aujourd'hui, le président du SDPM demande à être reçu par le préfet de Haute-Normandie et par le président
de la communauté de communes Caux Vallée de Seine. « Je veux que l'on soit reçu rapidement, et je veux que l'on accède aux demandes légitimes des policiers. Sinon, je ferai ouvrir une enquête par
le procureur de la République », soutient Cédric Michel.
« En ce qui concerne les policiers intercommunaux, l'interrogation porte sur leur exposition, eu égard au fait que l'ensemble des autres personnels présents sur la zone industrielle n'ont ressenti aucune gêne », fait-on remarquer du côté de la communauté de communes Caux Vallée de Seine, qui a engagé un processus d'analyse de l'incident. « Cela nécessite des auditions et des entretiens avec les agents de police concernés, ainsi qu'avec la société Exxon avec laquelle une réunion s'est tenue mercredi dernier. Il faut clarifier l'adéquation entre nos procédures et la pratique constatée le jour même, le tout devant aboutir à des préconisations permettant d'améliorer nos pratiques. »