Police Municipale de Beauvais : suite

Publié le 26 Février 2012

source : france 3 picardie

 

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Altercation avec la police municipale à Beauvais : Qui dit la vérité ?

 

Près de trois jours après une altercation dans une rue de Beauvais entre un automobiliste et des policiers municipaux, les versions divergent. Qui a frappé le premier ? Les policiers municipaux ont-ils abusé de la force ? En attendant une vérité officielle, les deux parties ont porté plainte...


http://www.francesoir.fr/sites/default/files/imagecache/article_image/capture_decran_2012-02-25_a_15.12.39.pngSeul élément fiable mais incomplet : une vidéo tournée par des voisins. (Capture d'écran)


D'un côté, il y a Bilaly Dembele, 62 ans. Agent d'entretien à la gare de Beauvais, l'homme nie avoir porté des coups à une escouade de policiers municipaux. Il porte plainte pour « violences en réunion » et « coups et blessures » selon Le Parisien. De l'autre, il y a un policier municipal suspendu de ses fonctions. Et des blessures, aussi. Et une plainte, déposée vendredi soir par le  syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). La policière municipale blessée pourrait elle aussi porter plainte, rejointe par la mairie, ainsi que l'a annoncé la maire de Beauvais.

Tout commence jeudi matin par une banale demande d'enlèvement d'un véhicule sur la voix publique, rue Honoré-de-Balzac à Beauvais, dans le quartier Saint-Jean. Le ton monte entre les policiers municipaux et l'homme. La suite, c'est une vidéo sautillante qui la montre. Un policier municipal immobilise l'homme. Un autre policier arrive, un chien en laisse à la main. C'est lui qui sera suspendu. Il balaie Bilaly, et tombe à terre avec lui. Les deux hommes au corps à corps roulent au sol, le policier se retrouve au dessous. On voit des coups partir. Puis des collègues interviennent, bientôt rejoints par des policiers nationaux.

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"En droit, ça s'appelle une rébellion"

Le récit que livre Bilaly au Parisien a de quoi faire frémir : « J’étais au téléphone avec ma femme pour lui demander les papiers de la voiture quand un policier m’a attrapé. Je voulais qu’il me lâche le bras mais j’ai reçu un coup derrière l’oreille et je me suis retrouvé à terre. (…) Ils m’ont frappé à plusieurs reprises, explique la victime. Il y avait le chien qui était là à me donner des coups et le policier qui disait : Bouffe-le. Un autre policier est venu sur moi et m’a étranglé avec son bâton. J’ai perdu connaissance. Je sais que j’ai été gazé mais pas par qui. Quand j’ai repris mes esprits, la police nationale me menottait. »

Pourtant, le récit des policiers municipaux donne une tout autre version des faits. Et surtout, leur état après les faits intrigue. Si Bilaly, après examen médical, subit une Incapacité totale de travail (ITT) de 2 jours, trois policiers auraient été blessés. Selon Cédric Michel, président du SDPM, le policier suspendu a écopé d'une ITT de 10 jours pour un doigt luxé, un second policier d'une ITT de 15 jours, et la policière municipale d'une ITT de 20 jours,en raison de tuméfactions au visage. Selon ce syndicat, la vidéo ne dit pas tout. On n'y voit pas le fils de la victime « venu pourrir la situation », ni les « jeunes attroupés à proximité », ni la « personne non identifiée qui a commencé à donner des coups de poing ». Cédric Michel parle lui de « graves violences contre les policiers municipaux » : « Le balayage est conforme aux techniques d'interpellations. Sur la vidéo, on voit que le policier se retrouve en dessous, et que la prétendue victime se débat. En droit, ça s'appelle une rébellion ». Il décrit un policier municipal suspendu qui « est conscient de ne rien avoir à se reprocher, mais qui ne comprend pas ces accusations », et rappelle qu'une suspension « n'est pas une sanction, mais une mesure conservatoire, le temps de l'enquête ».

Un quartier tendu

Reste de nombreuses incertitudes sur les évènements qui se sont déroulés ce jeudi matin, qui devront être levées par une enquête judiciaire. Le policier municipal a-t-il abusé de la force ? L'automobiliste a-t-il provoqué cette bagarre? Pour le moment, chacun campe sur ses positions. Reste aussi une ambiance tendue dans le quartier Saint-Jean. Vendredi soir, deux jeunes gens ont été interpellés pour des feux de poubelles. D'autres jeunes se sont regroupés, donnant lieu à un déploiement de policiers, qui ont ramené le calme vers 1h du matin. La préfecture de l'Oise reste toutefois prudente, en soulignant que ces tensions n'avaient pas nécessairement de liens avec l'incident de jeudi.

 

source : www.francesoir.fr

Rédigé par SDPM

Publié dans #communiqués SDPM

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