Police municipale : les Leersois pas vraiment convaincus

Mardi, la réunion publique organisée cinq jours avant le référendum sur la police municipale a rassemblé 250 personnes.

Même le maire honoraire, Gérard Willocq (ici à gauche) est intervenu durant la réunion. Pour dire quoi? Qu'il n'est pas franchement favorable à la police municipale.

Manifestement, tout le monde n'est pas emballé par le projet.
GILLES MARCHAL > gilles.marchal@nordeclair.fr
Sécurité et finances... le cocktail ne pouvait qu'attirer l'attention des Leersois qui se sont déplacés en masse à la réunion publique d'information précédant le référendum organisé ce dimanche. L'enjeu est effectivement de taille : les électeurs sont invités à décider si la Ville doit se doter d'une police municipale autonome en contrepartie de quoi la part communale des impôts locaux augmenterait d'au moins 10,5 %... Un choix cornélien qui pourrait avoir des répercussions à long terme sur l'état du porte-monnaie des contribuables leersois. Mardi soir, pour permettre à chacun de se forger un avis précis, l'adjoint à la sécurité Jean-Marc Deleval s'est efforcé de répondre aux questions de ses concitoyens.

Où en est la délinquance ?

En premier lieu, il est apparu que les Leersois aimeraient en savoir davantage sur l'état réel de la délinquance dans leur commune. L'idée d'une police municipale n'est pas saugrenue - surtout face à la diminution des effectifs de la police nationale - mais y a-t-il un réel besoin ? Et si oui, cette police municipale serait-elle en mesure de répondre efficacement aux problématiques ? « Nous n'avons pas de statistiques précises ni même le droit d'avoir accès aux dépôts de plainte », a regretté l'adjoint qui dit cependant savoir que les actes délictueux ont plutôt tendance à être commis les vendredis et samedis entre minuit et 3 h du matin.
Autant dire que cela ne coïncide pas du tout avec les heures de service des hypothétiques agents municipaux. Ces derniers auraient d'ailleurs tendance à être davantage des « médiateurs » que des « cow-boys » pour reprendre les termes d'un Leersois. Sans arme à feu - le projet ne prévoit que des matraques et des bombes lacrymogènes - comment intervenir en pleine nuit sans courir le risque de se retrouver face à des délinquants lourdement armés...
« Pourquoi ne pas envisager d'installer des caméras de vidéo surveillance ? », a opposé un habitant. Selon Jean-Marc Deleval, cette option n'est pas exclue mais où placer les machines et pour quelle utilité ? « Le taux d'élucidation n'augmente que de 5 % avec les caméras » , affirme l'adjoint. Et la police municipale, quels sont ses résultats ? On ne sait pas...

Rien ne vaut un bon voisinage
Autre inquiétude exprimée par les Leersois, celle du nombre d'agents : 7. En comptant les congés, l'absentéisme, les formations et les tâches administratives, ils ne seraient jamais plus de quatre sur le terrain à raison de 35 heures par semaine. De là à penser que leur efficacité serait réduite à peau de chagrin... « Cette police ne servirait à rien d'autre qu'à régler les délits mineurs ou à verbaliser », « l'argent doit être dépensé dans la prévention », « si on crée une police municipale, la police nationale va se désengager », « est-ce que Leers a vraiment besoin de cela », a-t-on entendu au fil de la soirée... Et rien pour contrecarrer cette tendance à rejeter massivement le projet. « Qu'il y ait ou non une police municipale, les vandales viendront à Leers. Contre les cambriolages et les incivilités, rien ne vaut un bon voisinage. Que les gens s'occupent les uns des autres », a exhorté une Leersoise. En plus, cela ne coûte pas un sou.w

source : www.nordeclair.fr