Policière municipale tuée en mai: coup de filet en Ile-de-France, 27 interpellations
Publié le 11 Janvier 2011
PARIS - Vingt-sept personnes ont été interpellées tôt mardi matin en Ile-de-France dans le cadre de l'enquête sur la mort de la jeune policière municipale Aurélie Fouquet, lors d'une fusillade provoquée par un commando de braqueurs le 20 mai, a-t-on appris de sources policières.
Peu avant midi, ces personnes, âgées de 25 à 60 ans, majoritairement des hommes, étaient en garde à vue à la brigade criminelle de la police judiciaire (PJ) parisienne.
Elles sont soupçonnées d'avoir participé, comme auteurs ou complices, à la fusillade sur l'autoroute A4 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), ou d'avoir aidé les fugitifs dans leur cavale, a-t-on précisé.
"Il s'agit d'un mélange de jeunes pousses du banditisme de banlieue et d'anciens, dont des personnes originaires des pays de l'Est", a-t-on indiqué de source proche de l'enquête.
Véhicules calcinés à Villiers-sur-Marne après une fusillage provoquée par un commando de braqueurs le 20 mai 2010
Menée au terme de huit mois d'enquête, cette vaste opération policière est le fruit d'un long travail de surveillance et d'un travail scientifique sur les éléments relevés sur les lieux de la fusillade.
Elle a été notamment conduite à Creil (Oise), Montreuil et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) par quelque 200 policiers des brigades de répression du banditisme (BRB), de recherche et d'intervention (BRI - "anti-gang") et criminelle aidés de CRS.
Interpellé quelques heures après les faits en possession d'un sac contenant une kalachnikov, un chargeur et un gilet pare-balles et mis en examen pour assassinat, Malek Kider était jusqu'à présent le seul membre présumé du commando sous les verrous. Décrit par des enquêteurs comme un "bandit à l'ancienne" d'une quarantaine d'années, il reconnaît avoir appartenu au commando mais nie avoir tiré lors de la fusillade et s'était refusé à identifier ses complices devant les juges.
Un autre, toujours en fuite, avait toutefois été identifié, notamment grâce à des traces ADN retrouvées sur place, mais il ne figure pas dans les interpellés de mardi. Certains de ses proches ont en revanche été arrêtés.
Le véhicule à bord duquel se trouvait Aurélie Fouquet recouvert d'une bâche le 20 mai 2010à Villiers-sur-Marne
Le 20 mai, entre 09H30 et 10H30, un commando lourdement armé, repéré par la police alors qu'il circulait sur l'A4, avait tiré au fusil-mitrailleur sur des automobilistes et des policiers lancés à ses trousses.
A la sortie de l'A4 à Villiers-sur-Marne, des policiers municipaux avaient été pris pour cible. Atteinte par trois balles, la policière municipale Aurélie Fouquet, 26 ans, avait succombé à ses blessures. Cinq autres personnes avaient été blessées.
Un braqueur avait également été touché, tandis que le commando parvenait à prendre la fuite à l'issue de "ce qui aurait pu virer au carnage", selon la police qui avait rapidement privilégié la thèse d'un commando de braqueurs issus du grand banditisme, des "professionnels prêts à tout".
Deux mois après les faits, l'enquête avait permis d'établir que le commando, composé d'une dizaine de personnes, s'apprêtait à attaquer un fourgon bancaire qui transportait environ 10 millions d'euros et se dirigeait vers une agence de la Banque de France à Créteil.
Obsèques d'Aurélie Fouquet le 26 mai 2010à Villiers-sur-Marne
"Je vous garantis que les membres de ce commando seront inéluctablement arrêtés", avait affirmé le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux qui, dans la foulée de ce fait divers, avait signé un décret permettant aux communes le souhaitant de doter leur police municipale de pistolets à impulsion électrique.
"Ceux qui ont fait cela sont des criminels. Tout sera mis en oeuvre pour les attraper et les punir avec la sévérité qu'un acte de cette nature justifie", avait de son côté prévenu Nicolas Sarkozy, qui avait assisté aux obsèques d'Aurélie Fouquet.