Roms : malgré les critiques, ça va continuer et s'intensifier

Publié le 31 Août 2010

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Par Diane Heurtaut, le 30 août 2010 à 17h25, mis à jour le 31 août 2010 à 08:57

Dossier : Immigration

 

Pour expliquer le virage sécuritaire de l'été, le ministre de l'Intérieur, flanqué d'Eric Besson, de Pierre Lellouche et du préfet de Paris, a donné ce lundi une conférence de presse, réaffirmant le message de fermeté du gouvernement. Des expulsions en cas de vols répétés et "mendicité agressive" sont d'ailleurs à l'étude

 

A l'heure où le dossier chaud de la rentrée est sous le feu de toutes les critiques jusqu'au sein même de la majorité et du gouvernement, la conférence de presse se voulait un exercice à la fois de justification, de fermeté et de cohésion. Tenter de montrer que les voix dissonantes d'Hervé Morin et de Bernard Kouchner ne sont pas représentatives. Lors d'une conférence de presse commune sur les "évacuations de camps illicites" avec le ministre de l'Immigration Eric Besson, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Pierre Lellouche, et le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, Brice Hortefeux s'est livré à une explication de texte et confirmé, à ceux qui en doutaient, le cap : "les opérations de démantèlement sont nécessaires et vont continuer".

 

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Ses arguments clés : "il faut combattre l'insalubrité de ces camps illégaux" et "la libre circulation en UE ne doit pas être prétexte à ces camps illégaux". Autre élément d'argumentation du ministre : les chiffres. Le ministre de l'Intérieur a affirmé que les actes de délinquance perpétrés par des Roumains, à Paris, ont augmenté de 259% en 18 mois. Il se basait sur l'année 2009 où, selon lui, la délinquance de nationalité roumaine avait augmenté de 138% à Paris, chiffres qu'il a rappelés lundi. "Il ne s'agit en aucun cas de stigmatiser telle ou telle population (...), mais il ne s'agit pas non plus de fermer les yeux sur une réalité" qui "peut être constatée par n'importe quel citoyen lorsqu'il voit des femmes et des enfants passer des journées entières à mendier dans des conditions épouvantables pour rapporter leur butin à un donneur d'ordre resté au pays". Quant aux critiques qui ont récemment émané de l'Eglise, le ministre de l'Intérieur recevra mardi le président de la conférence épiscopale, le cardinal André Vingt-Trois.

 

Côté fermeté, outre la poursuite de ce qui se fait déjà, Eric Besson, le ministre de l'Immigration, a annoncé un projet d'amendement à la loi permettant de reconduire aux frontières des étrangers en cas de "menace à l'ordre public à l'occasion d'actes répétés de vols ou de mendicité agressive". Une disposition qui sera intégrée au projet de loi sur l'immigration qui sera soumis le 27 septembre à l'Assemblée nationale. Le nombre de Roumains et Bulgares reconduits dans leur pays depuis le 28 juillet s'élève à 979, dont 151 expulsions, a annoncé Eric Besson.

 

Bucarest critique la méthode française

Les rapatriements de Roms depuis la France avec une somme d'argent ne sont "pas une solution", a estimé lundi à la TV le ministre roumain des Affaires étrangères Teodor Baconschi, en appelant au dialogue bilatéral et européen pour l'intégration de cette minorité. Le ministre a insisté sur le besoin "de fonds, de volonté politique, de dialogue bilatéral et européen et en même temps de programmes concrets" pour améliorer la situation des Roms. "Nous comptons sur la coopération honnête de Paris. Il faut des logements, améliorer l'accès à l'éducation, au système sanitaire. Cela ne pourra pas se faire en 48 heures. C'est un problème multiséculaire et transnational", a estimé M. Baconschi.

source : lci.tf1.fr

Rédigé par SDPM

Publié dans #politique et sécurité

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