Une unité antiémeute inédite à Grenoble

Publié le 30 Décembre 2010

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Brice Hortefeux veut ériger la capitale de l'Isère en «laboratoire» de la lutte contre la délinquance.

 

http://www.lefigaro.fr/medias/2010/12/23/9e211ee6-0eb9-11e0-8f7e-b4d3b074cba7.jpgBrice Hortefeux s'adresse aux membres des forces de l'ordre au côté, notamment, du député-maire PS de Grenoble Michel Destot et du préfet de l'Isère Eric Le Douaron, le 23 décembre 2010.

 

Brice Hortefeux a choisi Grenoble pour remonter la pente. Malmené à Paris depuis un mot malheureux dans la «pagaille» des intempéries, le ministre de l'Intérieur a bravé la neige jeudi pour aller offrir à la capitale de l'Isère une unité antiémeute d'un genre inédit, l'Umir (Unité mixte d'intervention rapide). Un concept marketing presque, où l'on annonce que «pour la première fois en unité constituée, sous un même commandement, des policiers et des gendarmes» vont travailler main dans la main pour « nrayer des phénomènes de violence qui peuvent embraser un quartier». L'hôte de la Place Beauvau espère d'ailleurs étendre cette formule dans d'autres villes, si elle tient ses promesses.

 

Concrètement, 38 personnes seront affectées à cette mission à plein temps : 6 policiers en civil de la brigade anticriminalité (BAC), 15 policiers en tenue de la Compagnie d'intervention, une équipe cynophile et 15 gendarmes du Peloton de surveillance et d'intervention (PSIG, sorte de BAC de la maréchaussée). Le policier est invité à s'approprier les quartiers difficiles, partager davantage les informations utiles aux enquêtes. Bref, oublier les querelles de chapelles qui font avant tout le jeu des voyous.

 

 

Moyens déployés

 

Souhaitant ériger l'ancienne cité olympique en «laboratoire» de son combat contre la délinquance, Brice Hortefeux ne cachait pas jeudi sa satisfaction, en déclarant que depuis le discours de Grenoble, prononcé par le chef de l'État au lendemain des émeutes du quartier de la Villeneuve en juillet dernier, les crimes et délits ont enregistré localement une baisse significative, selon lui. «Pour le seul quartier de la Villeneuve, la délinquance est en net recul par rapport à celle constatée au début de l'année», a-t-il affirmé: 3% pour la délinquance générale, 5% pour les violences, 3,5% pour les atteintes aux biens et « 41%» pour les escroqueries. À supposer que ces dernières soient toutes enregistrées. Ce dont doute l'Observatoire national de la délinquance au plan national, à en juger par l'alerte qu'il émet dans son dernier bulletin mensuel…

 

La Place Beauvau insiste aussi sur les moyens déployés à Grenoble: un nouveau préfet issu des rangs de la police et installé par Nicolas Sarkozy en personne, un Groupe d'intervention régional spécifique à la ville, de substantielles aides de l'État pour contribuer au financement du plan municipal de vidéosurveillance. Sans oublier 60 nouveaux policiers et gendarmes inscrits à l'effectif, dont 20 adjoints de sécurité, qui ne sont pas agents de plein exercice, mais qui soulageront leurs aînés des tâches les plus routinières.

 

L'effort déployé était d'autant plus indispensable que l'Isère avait perdu une centaine d'agents en trois ans, tous services confondus (DDSP, PJ, PAF…), les effectifs globaux de police étant passés de 900 à 800.

 

Condamnées aux coupes sombres dans leurs effectifs, pour cause de réduction du train de vie de l'État, les forces de l'ordre sont donc contraintes à la réorganisation, en se spécialisant sur certaines tâches prioritaires. D'où l'idée de l'Umir.

À Grenoble, la police et la gendarmerie ont multiplié, ces derniers temps, les «opérations coups de poing» chères au ministre de l'Intérieur. Celle du 12 octobre dernier avait mobilisé 342 agents dans trois quartiers sensibles. Bilan: 24 interpellations et d'innombrables biens mal acquis confisqués. «Il a fallu quinze camions de déménagement pour transporter les produits saisis!», déclarait jeudi Brice Hortefeux, stupéfait.

 

Le premier flic de France a, par ailleurs, annoncé des «opérations toile d'araignée» en ville . En clair: des sortes de nasses, où la police opère des contrôles routiers systématiques. Cinq opérations de ce type auraient déjà eu lieu depuis septembre. Au Brésil, on y a recours dans la lutte contre les gangs des favelas. En France, ils serviront «dans le cadre des plans anti hold-up des fêtes de fin d'année et des soldes de janvier». Grenoble n'est pas Rio.

 

source : www.lefigaro.fr

Rédigé par SDPM

Publié dans #presse et sécurité

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