La fonctionnaire exemplaire était maman d’un bébé de 19 mois
Publié le 21 Mai 2010
La fonctionnaire exemplaire était maman d’un bébé de 19 mois
VILLIERS-SUR-MARNE (VAL-DE-MARNE)
Tous les membres de la police municipale de Villiers-sur-Marne étaient réunis hier après-midi à l’hôtel de ville, autour du maire. Des fonctionnaires visiblement très touchés par la mort de leur collègue, Aurélie Fouquet, 26 ans. Leur chef, Lionel Vendima, en larmes, n’a pas voulu faire de déclaration : « Pas maintenant.
C’est encore trop tôt… » La jeune femme a été touchée de deux balles, dont une en pleine tête. Transportée à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, elle est décédée hier à 19 h 10.
Aurélie Fouquet était la plus jeune recrue de ce service qui compte onze policiers. Elle travaillait depuis 2005 à Villiers-sur-Marne. C’est là qu’elle avait rencontré son compagnon, aujourd’hui
policier municipal à Meaux, en Seine-et-Marne. Elle était maman d’un petit Alexis, âgé de 19 mois. Le couple vivait à mi-chemin, à Gretz-Armainvilliers. D’abord médiatrice au Plessis-Trévise
(Val-de-Marne), Aurélie Fouquet était devenue policière municipale en 2003, réussissant son concours du premier coup. C’est à quelques kilomètres de là, à Nogent-sur-Marne, qu’elle a débuté sa
carrière comme stagiaire. Cette jolie jeune femme avait reçu la médaille de la ville. Elle était considérée comme une fonctionnaire « exemplaire » par la mairie.
Hier, elle patrouillait avec un collègue lorsqu’elle a été appelée pour un refus d’obtempérer. Mais elle s’est retrouvée nez à nez avec au moins quatre hommes encagoulés qui ont ouvert le feu.
Aurélie Fouquet a tenté en vain de répliquer aux rafales d’armes automatiques. Son collègue, un homme de 40 ans très expérimenté, parviendra à blesser un malfaiteur, avant d’être touché à
son tour à une épaule. Il a été opéré hier à la Pitié-Salpétrière et ses jours ne sont pas en danger. Leur véhicule a été criblé d’une trentaine de balles. « Si notre police municipale
n’avait pas été armée, le bilan aurait sans doute été plus lourd », estime Jacques-Alain Bénisti, le député-maire (UMP) de Villiers-sur-Marne.
Accablé par le décès d’Aurélie Fouquet, Jérôme Martin, l’un de ses collègues parisien qui la connaissait bien, confiait : « C’était quelqu’un qui ne se laissait pas marcher sur les
pieds mais qui avait un cœur énorme. » Aujourd’hui, les policiers municipaux ont décidé de porter un brassard noir, en signe de deuil.