La police municipale en colère: ont-ils besoin de plus d'armes?
Publié le 21 Mai 2010
Depuis plusieurs mois, les policiers réclament plus de moyens... Le décès de la policière à Villiers-sur-Marne ravive le débat.
Jeudi matin, des malfaiteurs ont tiré à l'arme lourde sur des policiers municipaux à hauteur de Villiers-sur-Marne. Une policière municipale a été tuée, une automobiliste et trois autres personnes ont été blessées.
Les policiers municipaux étaient-ils en mesure de faire face à ces hommes, lourdement armés? Certains n'hésitent pas à critiquer le manque de moyen dont dispose la police municipale par rapport à la nature de leurs fonctions.
Les mêmes risques que les policiers nationaux?
Cette tragédie "démontre que les policiers municipaux français encourent les mêmes risques en toutes circonstances que les camarades des forces de police d'état" a réagit le président du Syndicat de défence des policiers municipaux.
"Il y a un ras-le-bol général de la profession" expliquait au début du mois Patrick Carballo, responsable adjoint du Syndicat Autonome Interdépartemental de la police municipale sur le site Localtis. Début mai, en région PACA, des policiers municipaux avaient fait la grève des PV. Ils s'opposaient à la "loi de sécurité intérieure (qui) prévoit une nouvelle extension des compétences des policiers municipaux" indiquait un secrétaire régional de Force Ouvrière à La Provence. Parmi leurs actions de protestation, "le refus d'exercer des missions en renfort de la police nationale et de la gendarmerie" qui font partie de leurs nouvelles fonctions.
Risques égaux, armes égales?
Le Syndicat national des policiers municipaux indique qu'au niveau national, "sur 3800 polices municipales en France, on estime qu'environ 30% d'entre elles sont équipées", rapporte Le Parisien. Ce syndicat souhaite que tous les policiers municipaux soient équipés.
Au contraire de la police nationale, l'équipement de la police municipale est réduit. L'armement (de simples armes de poing) des agents relève d'une décision du maire de la ville et est soumis à l'autorisation du préfet. Par défaut, les policiers municipaux sont équipés de matraques. Ils ont un temps été autorisés à être équipés de "tasers", avant que cette autorisation leur soit suspendue pour raisons de sécurité: "les modalités d'une formation adaptée à son emploi" n'étaient pas prévues indiquait alors le décret.
Une sous-police nationale?
"Nos missions se rapprochent de plus en plus de celles de la police nationale, mais sans les moyens ni les salaires", se désole Patrick, agent marseillais de 43 ans dans La Provence.
Pourtant, niveau salaire, le compte n'y est pas. "On intervient de la même façon qu'un fonctionnaire de la police nationale. Et c'est pas notre travail, donc c'est normal qu'on demande un salaire équivalent. On nous envoie au charbon, avec des salaires qui ne sont pas adaptés – de 400 à 600 euros de moins" indiquait fin avril le vice-président du Syndicat National des Policiers Municipaux sur RMC.
En cette fin de matinée, le premier ministre François Fillon, en présence du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a observé une minute de silence en la mémoire de la jeune policière tuée jeudi. Il inaugurait un nouveau commissariait à Ermont (Val-d'Oise).
source : lepost.fr