Les Français souhaitent armer les polices municipales
Publié le 6 Juin 2010
56 % des Français sont favorables à l’armement des polices municipales. C’est le résultat de notre sondage réalisé après la fusillade meurtrière de Villiers-sur-Marne le 20 mai.
Deux semaines et demie après la fusillade de Villiers-sur-Marne, qui a coûté la vie à Aurélie Fouquet, les Français sont 56 % à estimer que l’armement des polices municipales serait une « bonne chose » contre seulement 38 % à penser le contraire, selon notre sondage CSA pour « le Parisien » - « Aujourd’hui en France ».
Ils soutiennent ainsi certains syndicats qui exigent un décret obligeant les maires à équiper leurs agents d’armes
à feu. « Nous avons exactement les mêmes fonctions qu’un gardien de la paix sur la voie publique, il est donc normal que nous ayons le même équipement puisque nous sommes confrontés aux mêmes
dangers », martèle un syndicaliste. Sur le terrain, les missions de ces équipes ne sont pas toutes semblables. Certains se contentent de sécuriser les sorties d’écoles et de mettre des PV de
stationnement, quand d’autres interviennent lors de rixes entre bandes ou de conflits de voisinage. Même les préfets n’adoptent pas les mêmes politiques en la matière puisque le Val-d’Oise, par
exemple, n’a jamais autorisé l’armement de la police.
Fracture gauche-droite
En France, il existe 3 500 polices municipales qui emploient 18 000 agents. En 2009, 75 % d’entre
eux étaient équipés, toutes armes confondues (matraques et gaz lacrymogènes) et 39,5 % étaient dotés d’une arme à feu. « Il est normal que le maire puisse être décisionnaire car sa responsabilité
pénale est engagée », affirme Jean-Christophe Lagarde, député-maire NC de Drancy (Seine-Saint-Denis) qui a créé une police armée sur sa commune. Le ministère de l’Intérieur s’est d’ailleurs bien
gardé de remettre ce principe en question. Pour certains policiers et élus, le drame survenu le 20 mai à Villiers-sur-Marne justifie le port d’arme. Et le débat est loin d’être clos car il marque
une vraie fracture entre la gauche et la droite. En Ile-de-France, les polices armées sont très souvent issues de mairies de droite. Pour celles de
gauche, il s’agit généralement d’un héritage de la municipalité précédente.